Seth entra, se posa doucement sur une marche, le visage posé sur les visages figés dans le marbre de ceux à qui la mort a conférée la rigidité délétère de chaque être. Seth n’est pas croyant, loin de là même. Il fut un temps où comme tout le monde, il croyait. Il avait voué un culte fervent à l’entité qui ici sert de divinité absolue, il s’était rendu à chaque messe, avait prié avec l’innocence et l’envie de chaque personne qui croit sans aucune retenue à ce qu’on lui a apprit. Et puis un jour, on lui avait volé sa famille, son enfance, son innocence, et ses croyances. Alors il avait cessé de prier le Seigneur, parce que malgré ses prières, il ne l’avait pas protégé. Il avait cru, avait mené une existence irréprochable, et des pêcheurs l’avaient détruit. Il croyait en la force de l’Etat, mais cet Etat auquel il obéissait ne l’avait pas protégé comme il se devait de le faire en échange de son obéissance. Alors il avait cessé de croire en l’Etat. Et à force de ne plus croire, il en était venu à le combattre, œuvrer pour le reverser. Mais le désirait-il vraiment ? C’était ce qu’il se demandait, maintenant qu’il observait ces visages de macchabées. La crypte dégageait une sensation oppressante de mort, d’austérité, de méfiance. Mais Seth n’avait pas peur. Des craintes, il en avait, mais elles provenaient bien plus des vivants que des morts. Il n’y a rien à craindre des morts. Rien d’autre que leurs souvenirs.
Mais qu’est ce qu’un athée forcené fait donc ici ? Il ne prie pas, il ni plus qu’il ne se recueille. Il attend. Il attend quoi ? Il attend le passement du temps. Non pas dans la volonté de mourir et finir comme une momie desséchée, mais plutôt attendre que la messe se termine. En effet, il s’était retrouvé plus tôt dans la nef. Il a beau ne pas croire, il apprécie le calme serein que ces lieux apportent. Un calme plein de respect, de majesté et de sérénité. Il avait donc arpenté la cathédrale, bien qu’ayant fuit du regard la figure pleine de douceur maternelle d’une certaine statue. Cette douceur était une douceur qu’il ne pourrait plus jamais connaître, et dont le souvenir lui était devenu ainsi douloureux. Sauf que, perdu dans ses pensées, le temps l’avait pris en traître. Et ainsi, le temps de s’en rendre compte, déjà que la messe matinale commençait. Et avec elle récitals et arrivée massive de gens. Deux entités insupportables pour le brun qui avait contracté une allergie aigue à l’apparence religieuse, et une agoraphobie chronique. Et entre les morts et leurs silences, et les cris hypocrites d’une foule, le choix se fait vite.
Le brun poussa un nouveau soupir, puis sortit de ses poches… du papier. Pourquoi donc ? Oh rien. Juste meubler le silence. Ainsi, il se mit à plier ses feuilles de papier, en fit des dizaines de petits oiseaux. Des oiseaux de toutes les formes dont il se souvenait. Origamis représentant des grues, des hirondelles, des hérons… Puis il les fit voler. Tissant de délicats courants d’air, il créa des escadrons ailés, un envol en apparence désordonné qui à présent emplissait la pièce de petits bruissements de papier. Les morts en semblaient moins tristes. C’est ca, la mort. On crève d’ennui et de solitude.
Mais qu’est ce qu’un athée forcené fait donc ici ? Il ne prie pas, il ni plus qu’il ne se recueille. Il attend. Il attend quoi ? Il attend le passement du temps. Non pas dans la volonté de mourir et finir comme une momie desséchée, mais plutôt attendre que la messe se termine. En effet, il s’était retrouvé plus tôt dans la nef. Il a beau ne pas croire, il apprécie le calme serein que ces lieux apportent. Un calme plein de respect, de majesté et de sérénité. Il avait donc arpenté la cathédrale, bien qu’ayant fuit du regard la figure pleine de douceur maternelle d’une certaine statue. Cette douceur était une douceur qu’il ne pourrait plus jamais connaître, et dont le souvenir lui était devenu ainsi douloureux. Sauf que, perdu dans ses pensées, le temps l’avait pris en traître. Et ainsi, le temps de s’en rendre compte, déjà que la messe matinale commençait. Et avec elle récitals et arrivée massive de gens. Deux entités insupportables pour le brun qui avait contracté une allergie aigue à l’apparence religieuse, et une agoraphobie chronique. Et entre les morts et leurs silences, et les cris hypocrites d’une foule, le choix se fait vite.
Le brun poussa un nouveau soupir, puis sortit de ses poches… du papier. Pourquoi donc ? Oh rien. Juste meubler le silence. Ainsi, il se mit à plier ses feuilles de papier, en fit des dizaines de petits oiseaux. Des oiseaux de toutes les formes dont il se souvenait. Origamis représentant des grues, des hirondelles, des hérons… Puis il les fit voler. Tissant de délicats courants d’air, il créa des escadrons ailés, un envol en apparence désordonné qui à présent emplissait la pièce de petits bruissements de papier. Les morts en semblaient moins tristes. C’est ca, la mort. On crève d’ennui et de solitude.