Order of the Celestial Knights
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descriptionChante rossignol, chante. ~ EmptyChante rossignol, chante. ~

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L’aube n’était pas encore levée, mais assise devant ma coiffeuse, j’étais presque prête à quitter les lieux. Songeuse devant ce miroir, je me demandais quel genre de mésaventure m’attendrait au dehors. C’était à la lumière d’une petite bougie que je terminai de me coiffer, posant pas la suite ma brosse sur la petite table d’un bois joliment travaillé. Lentement je me levai de ce petit tabouret pour observer une dernière fois ma chambre. Quand aurais-je encore la chance de fouler ce sol ? Je ne savais pas pour combien de temps sa majesté aurait besoin de moi à ses côtés. Qui donc s’occuperait de mon jardin pendant mon absence ? Ma très chère nourrisse m’avait assuré qu’elle garderait un œil sur celui-ci, mais je restais cependant assez septique. Bien qu’elle état une excellente nourrisse et une remarquable jardinière, je me demandais si tout de même elle s’aurait s’occuper comme il se doit des mes petites plantes chéries et du voisinage. Je savais parfaitement qu’elle ne possédait pas la même connexion que j’entretenais avec mes petites protégées et qu’elle ferait de son mieux pour être à la hauteur, mais rien n’y faisait j’avais une mauvaise impression. D’un autre côté j’avais déjà donné mon accord pour rejoindre sa majesté et la faire attendre un jour de plus n’était peut être pas bon par les temps qui cours. Il me fallait méditer sur la question alors que le temps était compté. D’un côté la guerre se levait doucement avec ses sous branches de problèmes, de l’autre c’était mon chez moi qui était menacé par je ne sais quelle menace. Se pouvait être un loup comme un voleur, une taupe comme un incendie. Ne pouvant prévoir la gravité de la chose, je préférai, à regrées, rejoindre son altesse.

Une fois ma chambre quitté, vêtue d’un chaperon d’un noir bleuté assez chaud, je descendais avec ma besace à l’écurie. Arrivée là-bas, je préparai Chou avant de me mettre en scelle pour le royaume. Chou, signifiait papillon dans notre jargon. Je lui avais donné son nom pour la fougue et l’élégance qu’il dégagé depuis sa plus jeune enfance. C’était une splendide monture dont mon père m’en avait fait cadeau pour mes quinze ans. Sa robe était d’un noir magnifique qui dégageait une certaine brillance au soleil. Sa crinière était elle aussi bien belle, elle contrastait assez avec sa robe, mais ce blanc crème ne le rendait que plus beau. Il était encore bien jeune et on pouvait sentir lorsqu’on le montait qu’il était encore un peu foufou. Dans le passé, mon père avait toujours eu peur qu’il me fasse tomber, mais à quoi pouvait bien servir un cheval si on ne le montait jamais ? De plus j’étais parfaitement à mon aise sur lui, il avait cette petite fougue qui m’aidais à ne pas mourir d’ennuie pendant mes longues promenades avec mon père. Une fois sur lui, je me remettais à me rappeler de ses temps pas ci lointain où j’avais encore la chance de faire de paisible balade sans me soucier du temps qui passe et qu’on ne peut retenir. Je pense que si j’avais eu la chance de remonter le temps, j’aurais plus d’une fois voulu le faire pour savourer une fois de plus de telles journées. D’ailleurs je donnerais chère pour savoir ce qui s’était passé cette nuit là. Nous n’avions entendu qu’un crie déchirer le ciel et au petit matin, mon père nous avait quitté. Il n’était pas mort dans son lit, ça non. Il avait tout simplement disparu de celui-ci. Longtemps on chercha son corps sans pour autant en trouver une trace. C’était fort étrange cette histoire, mais jusqu’à ce jour nous n’avions pu trouver le fin mot de cette histoire. Je n’étais ni triste, ni inquiète de sa disparition cependant. Il était, depuis ma tendre enfance, très souvent absent. Il partait sans dire un mot pour ne pas m’attrister et revenait quelques mois après avec dans ses bagages un présent à m’offrir. Je ne le croyais pas mort, cette réponse ne me plaisait point.

Enfin, pendant cette longue méditation sur Chou, a ressasser les différents épisodes de ma petite vie, je remarquais à présent qu’une heure ou deux venait de s’écouler. Il me restait encore de longues journées avant d’arriver au royaume, mais je n’avais pas envie de presser Chou, car après tout c’était lui qui devait faire le trajet tout en m’ayant sur son dos. C’est donc au détour d’un petit sentier que nous nous arrêtâmes pour nous reposer un peu. Assise au pied d’un arbre, je pense que je fus la première à voir le soleil se lever. C’était un spectacle magnifique que j’avais l’habitude d’observer dans mon ardin d’ordinaire. Mais ce jour si, perdue sur un petit sentier de terre en compagnie de Chou, je cru bien être la seule à avoir le privilège de voir cet astre au réveille. Tous regrées semblaient alors s’envoler devant son apparition, il chassait mais démons et mes idées noires de ses rayons chaleureux. Une fois que ce spectacle fut terminé, je me remis en scelle pour m’avancer dans mon trajet. Sur ma route je fis la connaissance d’un âne assez étrange qui tirait assez difficilement une roulotte. Je m’arrêtais alors à son niveau pour lui faire la conversation puisque celui-ci semblait être doté de parole. Au fur et à mesure j’appris que celui-ci n’était effectivement pas un âne comme les autres, auparavant il avait été le plus bagarreur des hommes qui errait dans les tavernes. Un jour il eut la malchance de tomber nez à nez avec une sorcière de mauvaise humeur qui n’apprécia pas qu’il lui parle aussi familièrement. Pour se venger, celle-ci le transforma en âne et la seule chose d’humain qui resta chez lui c’était sa parole. Amusée de sa petite histoire, je fus pourtant aux regrées de lui annoncer que je ne pouvais rien faire pour lui. Il m’annonça qu’il n’était pas vraiment mécontent de sa situation, il n’avait plus mal à la tête, il était nourrit, logé et bien traité la seule chose qui l’attristait était que l’homme qu’il avait maintenant pour mettre était si saoul qu’il était impossible d’avoir une conversation avec lui. A ce moment là je tirais doucement sur les rênes de Chou pour le faire ralentir et frappa trois coups à la petite porte de la roulotte. Avec un grand sourire j’annonçais à son maître qu’il n’était pas fou et que son âne était bel et bien bavard et qu’il se mourrait d’ennui. Redonnant un petit à Chou pour le faire avancer, je garantis à l’âne qu’il pouvait parler à son maître et que si celui-ci refusait de l’entendre, qu’il chante !

L’homme fut bien surprit de voir que je parlais à son âne, mais il le fut encore plus quand il vit son âne lui faire la conversation. Apprendre une telle nouvelle au réveille, surtout quand la veille on avait bien bu, devait être dur à entendre et à voir au petit matin. Hélas nos chemins se séparèrent quelques mètres plus loin. Avec ma pause que je fis, je pouvais être sûr d’arriver en après midi dans les rizières et les champs de la contré, ainsi qu’en milieu de soirée au village le plus proche. La route était longue mais je n’allais tout de même pas reculer pour une histoire de temps. Pendant cette petite pause, je fis la ravissante connaissance d’un jeune rossignol qui eu envie de m’accompagner. Celui-ci me conta ses misères ainsi qu’une nouvelle qui m’intrigua. Apparemment ces derniers temps les rizières étaient en proies en divers brigands. Ma route n’allait donc pas être si calme et si paisible que ça jusqu’au château de son altesse. Inquiète je demandais plus de renseignements au rossignol, mais je pense que j’aurais du à ce moment la retenir ma langue, car celui-ci ce mit alors à me conter les exploits des brigands en chantant. Non pas que sa voix n’était point mélodieuse, mais quand elle est tout près de vos oreilles, la chansonnette commence à vous percer les tympans. Je ne pu comprendre qu’un quart de sa chanson tellement mes tympans me faisaient souffrir. J’attendis alors le bon moment pour l’attraper et l’enferma ainsi dans mes mains, le suppliant de se calmer et de reprendre plus doucement sa mélodie. A peine avait il commençait que Chou commença à s’agiter, reprenant fermement les rênes dans une main, j’observais les horizons, cherchant ce qui avait pu provoquer une telle réaction imprévu à Chou.

descriptionChante rossignol, chante. ~ EmptyRe: Chante rossignol, chante. ~

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Jugé sur son cheval, Seth ne se lassait pas de dévorer du regard la moindre feuille qui avait l'heur de croiser son regard. La raison de son comportement pour le mois étrange quand on le regardait ainsi était très simple. C'était la première fois qu'il se rendait dans l'empire de Lumière, et immédiatement, il observait tout d'un air absolument passionné. Tout est neuf, tout est beau lorsqu'on le voit pour la première fois. Cette règle ne fait pas exception pour le brun, qui alors qu'il ne regardait pas le chemin, guidait vaguement sa monture à l'aide de ses genoux. Il a beau ne pas monter souvent, il est de ces choses qu'on oublie pas. L'animal et lui s'entendaient parfaitement, et il n'avait ainsi aucun souci à le guider. Le tout est de se montrer aussi ferme que ce qu'on peut être doux. Les chevaux ne sont pas compliqués à gérer. Dociles, un peu craintifs, ils se contrôlent tout seuls. Les chats, par exemple, c'est autre chose. Indépendants, fiers, avec un caractère à rendre chèvre la plus acariâtre des femmes, ils n'en restent pas moins adorables. Si avides de caresses, de tendresse... Et si intéressés en même temps. Oui, les chats, c'est le bien. Enfin, là n'est pas la question. Les chats ne sortirons pas d'un cours d'eau pour se mettre à danser la macarena. Pas avant que la macarena ne soit inventée en tout cas.

La présence de Seth dans ce royaume qui, après tout, n'est pas sa terre natale, ni même sa terre de cœur? Non, ce ne sont pas des vacances. Les traîtres assassins n'ont pas de vacances. C'est bien dommage, certes, mais il ne peut rien y faire, et il n'en a pas la moindre traître envie. Pourquoi donc? Le brun serait-il pressé d'en finir? Et bien il se trouve que lui. Ca fait déjà dix ans qu'il survit, et il en a déjà assez. Le genre humain n'est pas des plus reluisants après tout, et lorsqu'on n'a pas grand chose qui ne détourne notre attention de toutes les exactions qu'il commet chaque jour, les mensonges, les trahisons et autres petites bassesses, on apprend rapidement à en être dégoûté. Alors quitte à tout détruire, autant essayer de reconstruire quelque chose dont on pourra en tirer du bien. Bien que se mettant d'année en année à détester de plus en plus le genre humain, il vit malgré tout parmi eux. Après tout, comment peut on œuvrer pour leur destruction commune caché au sommet d'une montagne? Parmi eux, inévitablement, il s'est mis à nouer quelques relations.
C'est bien à cause de l'une d'entre elles qu'il se retrouve ici. En effet, alors qu'il faisait son travail de lèche bottes quotidien (a condition de se laver les dents trois fois par demi journée, on le vit très bien), voilà qu'un autre lèche-bottes professionnel, et marchand par intérim l'accoste avec de grands yeux apeurés. Apparemment, une de ses entreprises a quelques soucis dans l'Empire, seulement, avec sa femme qui va accoucher d'un jour à l'autre (sans oublier la demi douzaine de boutiques qu'il doit faire tourner), il ne peut décemment pas quitter le pays. Et pourquoi ca tombe sur Seth? Parce qu'il a une dette envers lui. En effet, alors qu'il cherchait un logement, c'était sur lui qu'il s'était reposé.

C'est ainsi que Seth partit sur les routes, avec des lettres de créance, une somme considérable, et l'air de celui qui n'a qu'une envie, c'est de se caser sous un bosquet et finir sa nuit. Mais au fur et à mesure du voyage, il avait arrêté de bouder, et il s'était mis à sourire de l'air émerveillé d'un enfant qu'on amène dans un lieu nouveau et enchanteur. Les humains sont facilement contournables de leurs tracas.

Entendant Caïn, sa monture, renacler, il s'arracha de la contemplation d'une fleur qu'il avait trouvée sur le bas côté, et qui ne poussait pas dans le royaume de Gaïa. Il regarda autour de lui, afin de comprendre la raison de sa brève agitation, et finit, sans trop de peine, merci, à la trouver. Elle était juste en face de lui. Quelqu'un qui allait dans la direction inverse, ce qui, évidemment, avait perturbé l'animal parce que le chemin était assez étroit, et que les équidés ne brillent pas par leur lumière intellectuelle.

Il contempla alors une jeune fille visiblement, et en pleine... Discussion? avec un moineau. On peut parler aux moineaux? Qui sait. Lui même insulte bien le soleil lorsqu'il le tire de son sommeil, alors pourquoi pas les femmes les oiseaux? Les femmes sont des créatures si étranges.... Non mais sérieusement!! Ah... voilà qu'elle semblait avoir remarqué qu'il y avait un élément perturbant (autant dire lui, mais rassurez vous, il le vit bien)

-Je ne voulais pas vous.... interrompre, pardonnez moi

Fit il alors avec un sourire magnifiquement poli et civilisé. Il y était pour rien lui, le chemin est à tous ceux qui l'arpentent, mais bon. Il est de bon ton de s'excuser.

-Oh! Pardonnez moi, j'ai oublié de vous souhaiter le bon jour!

Fit il alors en prenant un air spontanément gêné et pataud. Question d'habitude, il avait tellement coutume d'employer les apparats de cour qu'il les utilisait spontanément même lorsqu'il n'y avait nul besoin.

-Bonjour à vous, donc.

Finit-il en souriant aimablement, et en inclinant doucement la tête au passage. Seth avait beau ne pas aimer les gens, un rôle reste un rôle, qu'importe pour qui on le joue.

descriptionChante rossignol, chante. ~ EmptyRe: Chante rossignol, chante. ~

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Une fois le sujet perturbateur en plein dans mon champ de vision, je fus surprise de le voir dans un sens inverse à ma direction. Après tout, de là où je venais, il n’y avait que terres et champs cultivables, de petits villages perdus et le port qui se trouvais à plus de trente jours d’ici à cheval. D’après moi, cet homme n’était pas d’ici, tout bêtement parce qu’il observait la nature comme un enfant et parce qu’il faisait autant de bruit qu’un enfant qui serait en train de découvrir un tout nouvel univers. Haussant les sourcils j’essayais de comprendre pourquoi il me regardait ainsi et je compris bien vite quand le rossignol s’échappa de ma main, me faisant légèrement sursauter. Effectivement il devait me prendre pour une petite folle qui parle aux animaux. Dans un sens il n’avait pas tort puisque je pouvais au mot près les comprendre grâce à leurs agissements en particulier. M’enfin passons ce détail, mon opinons sur lui fut juste, il n’était effectivement pas de la région puisque son accent ne ressemblait absolument pas au notre. Je plissais légèrement mes yeux quand je l’entendis donc parler. Je ne compris d’ailleurs pas pourquoi il s’excusait. Pour le fait d’avoir coupé le maudit oiseau chanteur ou pour le fait d’être dans un sens contraire au mien et bloquer ainsi ma route. La suite fut encore plus étrange quand il s’excusa encore de ne pas m’avoir souhaité le bonjour.

Je dois avouer que cet homme me donnait la chair de poule à s’excuser s’en cesse. Il semblait maintenant gêné et moi j’en étais encore plus surprise ne comprenant horriblement pas pourquoi il faisait autant de manière. Il en faisait trop, il avait l’air si faux. Peut être que dans son univers, sa société était la même ? Ainsi il serait un produit conforme de son royaume… Tout ceci ne m’allait pas et c’est alors que je ne pu me retenir de faire bouger le bout de mon petit nez en l’entendant de nouveau. Au premier coup je décidais de le laisser passer, alors d’un pas lent j’ordonnais à Chou de se reculer un peu pour laisser le passage à cet homme. Puis finalement, au dernier moment je changeai d’avis et lui bloquais complètement la route de nouveau, l’air septique. J’étais curieuse, je voulais maintenant savoir pourquoi il allait dans ce sens et pourquoi diable faisait il autant de manières qui n’avaient pas lieu d’être. C’était comme une sorte de tic chez moi de changer aussitôt d’idée. Il avait peut être l’intention d’aller voir une sorcière ? Je me souvins alors brusquement de la nouvelle qui m’avait presque convaincu de ne pas partir aujourd’hui. Quelque chose viendrait avec de mauvaise intention. Le trouvant louche, je ne pouvais le laisser partir dans cette direction au risque qu’il détruise ce que je chérissais le plus.


- Pardonnez moi, mais vers où allez-vous ? C’est bien indiscret de ma part, mais voyez vous ma curiosité me pique et m’aurait brûlez les lèvres si je vous avais laissé passer sans un mot. Vous me semblez ne pas savoir où vous allez. Ais-je raison ?

Je n’attendis d’ailleurs pas qu’il me réponde pour lui montrer à l’aide de mon bras que la direction qu’il prenait n’allait le mener nulle part. Une fois que je finis de lui montrer, je posais ma main sur la crinière de Chou, fixant le jeune homme de manière presque impoli, attendant une réponse de sa part. En attendant celle-ci, je me permis de le détailler plus soigneusement. Il était encore jeune et semblait assez grand vu la posture qu’il prenait sur sa monture. Son visage était si fin si doux à regarder et pourtant ses yeux me refroidir tout aussitôt. Une sorte de noirceur étrange le dévorait tout entièrement, je eu à cette impression, un grand frisson et décidais de porter mon regard sur autre chose que ses yeux. C’est alors que mon regard allait se poser sur ses mains quand soudainement je pu entendre au loin des cries de terreurs. Les rizières n’étaient pas très loin et d’après le rossignol certains carnages sans merci ci déroulaient. J’étais donc coincée entre deux feux, celui de rester ici à attendre et à débattre sur cet homme ou bien courir aux triples gallots pour sauver ce que je pouvais encore sauver. Je n’étais ni chevalier ni même soldat, mais je ne pouvais m’empêcher d’entendre leurs cries déchirants.

- Han… et puis Zut !

Ma décision venait d’être prise, j’allais me rendre au plus vite aux rizières et je reviendrais après sur mes pas pour m’assurer que tout aille bien de l’autre côté. Je savais que ce n’était pas mon rôle, je savais qu’à plusieurs jours de marche sa majesté m’attendait avec impatience au palais, mais c’était plus fort que moi. Choisir était un réel supplice. C’est donc sans attendre qu’il se pousse de la route que je partis à toute vitesse vers les rizières, abandonnant cet homme étrange sur le chemin. Tout ceci allait encore retarder mon voyage, mais je ne pouvais tout de même pas faire comme ci je ne les entendais pas. Sans vraiment faire attention, je me mordillais l’intérieur de ma lèvre inférieur. Préoccupée de ne pas arriver à temps pour voir ce qui pouvait bien se passer dans ses rizières autre fois si calme. Je ne tardais pas à sentir l’odeur désagréable de la fumée se mêlant au vent. Ils étaient en train de brûler les rizières ?! Je suppliais Chou d’aller encore plus vite, avant qu’il ne soit trop tard. Une fois sur les lieux, je fus tellement stupéfaite de voir temps de ravage dans une si petite partie de la rizière qui était devant moi que j’en eu le souffle coupé. Chou se cabra pour me faire réagir, mais sûr le coup, je ne savais pas trop quoi faire. C’était bien la première fois que je voyais une scène si violente. Jamais je n’avais vu un tel bazar, encore entendu oui, mon père m’avait tellement conté ses aventures, mais vu comme ça, en direct, non !

Remontant mes manches, j’essayais de trouver une solution pour avant tout stopper ce feu grandissant avant qu’il ne ravage tout sur son passage. J’essayais donc en premier avec le feu en lui-même, mais tout aussitôt je vis que j’aggravais encore plus la situation puisque je n’arrivais encore absolument pas à le métriser. Faire appel à l’air était plus que suicidaire, le feu se propagerait encore plus vite et décimerais toutes céréales. Je me trouvais bien idiote de ne pas avoir pensé à l’eau en premier, c’était en plus l’élément que je savais métriser le mieux ! Aussitôt l’idée trouvée, je levai mes mains vers le ciel, implorant les vents de m’envoyer leurs plus gros orages pour faire couleur sur ses terres brûlées l’eau nécessaire à apaiser leurs souffrance. En fond je pouvais encore entendre les cries des femmes et des hommes qui travaillaient ici. Chou avait toujours eu une sainte horreur des orages, mais pour une fois il su un peu se tenir et bien qu’il essaya de se cabrer une ou deux fois, il fit en sort de ne pas trop me gêner.



Dernière édition par Tsawa Bara le Mar 28 Sep - 17:27, édité 1 fois

descriptionChante rossignol, chante. ~ EmptyRe: Chante rossignol, chante. ~

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Seth fixait l’inconnue d’un air vaguement méfiant. Très vaguement. Il ne faut jamais oublier d’afficher un air avenant après tout. Mais malgré cet air poli, civilisé, aimable et ouvert, il ne pouvait pas s’empêcher de se méfier. Seth se méfiait presque plus des femmes que des hommes. Pourquoi donc ? Non, Seth n’était pas misogyne pour un brin, même très très loin de l’être. Les hommes, et il est le premier à l’admettre, sont pour la plupart des porcs insensibles, autant que des fieffés salauds. Ca ne l’empêchait pas pour autant de les préférer aux femmes. Parce que ces agréables créatures, représentatives du beau sexe avaient beau être des modèles de douceur, de beauté et d’élégance pour la plupart, elles n’en étaient pas moins fausses, même involontairement, manipulatrices, et aussi soumises qu’une chatte. Elles s’approchent pour obtenir des caresses, et dès qu’elles sont lassées, elles donnent un coup de griffe sans une once de remord. Non, franchement. Il y a plus à se méfier des femmes que des hommes. Le pire, ca doit rester les eunuques. Oui. Toujours se méfier des eunuques, c’est ca. Ou des hermaphrodites. Un sourire ironique barra les traits du jeune homme. Les raisonnements stupides qu’on est parfois capable de créer, juste par oisiveté intellectuelle ! Il en avait envie de rire. Rire jaune, rire noir. Plus noir que jaune. Le jaune est censé symboliser la joie après tout.
Il la contempla barrer le chemin en levant un sourire vaguement interrogateur, surtout ironique. Elle craignait quoi ? Qu’il fasse un génocide d’écureuils ? Promis, on touche pas aux rongeurs. On se contentera d’élever des chats. Et voilà que la question suivit. Là, il ne put s’empêcher de rire. Un rire froid, l’air de dire « j’en était sûr »

-Et bien je m’en vais battre la campagne. La félonne est partie en volant un pot de miel.

Oui, très parlante comme réponse. Mais que voulez vous, Seth n’aime pas spécialement qu’on le questionne sur ses activités, mais encore plus lorsque ce sont des activités qu’on lui impose. Sans oublier qu’il manquait un peu de sommeil, ces temps-ci, et que du coup, il en devient un tantinet cynique. Il ne faut pas croire. Seth reste quelqu’un de très fréquentable, lorsqu’on le prend hors contexte, et de préférence avec un grand bol de framboises dans l’estomac. Mais il faut le comprendre, il n’aime pas outre mesure qu’on lui colle l’étiquette « louche » « tueur en puissance » ou « assassin de masse » sur le front. Sans doute est-ce une réaction de violence illégitime, mais que voulez vous que je vous dise. Tout le monde a sa petite sensibilité. Mais il faut tout de même admettre que lancer « je me rend dans un pays perdu au fin fond du trou du cul de ce monde nécrosé pour aller gérer des dissensions syndicales dans un magasin de substances illicites. » Avouons que ca passerait moyennement auprès de ces quelques grands de ce monde. Seth n’était pas réfractaire au trafic de drogues. Une personne additive à telle ou telle potion est extrêmement facile à manipuler. Mais il n’aimait pas être en relation directe avec eux. Disons qu’il tenait à sa tranquillité. Et en général, les contrebandiers et autres hors-la-loi ne sont pas tranquille. C’est déjà un assassin et un traître, nous n’allons tout de même pas en rajouter !

La voyant prise dans un profond dilemme, il fut forcé d’arrêter de fixer son interlocutrice, et ses réactions. Il leva la tête, dressa l’oreille. Et comprit tout de suite pourquoi elle semblait si préoccupée. Des cris de terreur, de douleur et d’angoisse, forcément, ca titille la conscience.
Son « Et puis zut » le fit sourire. Alors comme ca elle l’estimait aussi dangereux qu’un incendie. Comment le savait-il ? Non, il ne l’avait pas créé ! Ca suffit maintenant ! Simplement que le vent soufflait dans le bon sens, et que son affinité avec l’air lui avait apprit que celui-ci était chargé de fumée et de cendre, même de très loin. C’est comme un son, tellement bas qu’on n’en prend pas conscience, jusqu’au moment où on se met à le chercher. Mais maintenant qu’elle y était allée, il ne pouvait s’empêcher de céder à la curiosité, et se rendre sur les lieux du sinistre où déjà la jeune femme semblait songer à s’affairer.
Seth n’aimait pas les incendies. Ils lui rappelaient trop celui qui avait détruit son enfance, autant que le seul lieu qu’il eût jamais considéré comme chez lui, les corps de ses enfants, et des amis qu’il avait pu avoir. Non, vraiment. Seth n’aimait pas le feu. Tandis que la jeune femme semblait s’affairer avec il ne savait quel élément (tant qu’on ne touche pas à l’air, il est bien incapable d’identifier avec clarté ce qu’on fait), lui se contenta de travailler avec ce qu’il avait. A savoir l’eau. En effet, les rizières demandent à ce que les céréales soient en permanence trempées dans dix centimètres d’eau. Le brun n’était pas assez habile dans l’utilisation de l’eau pour provoquer un tsunami, ou tirer de l’humidité ambiante des tonnes et des tonnes d’eau, mais il pouvait au moins créer un mouvement. Ainsi, forcant l’eau à exécuter un lent va et vient, la force d’inertie et l’effet boule de neige, il en vint à créer une jolie petite vague qui, rapidement, se mit à éteindre les flammes du secteur concerné. Certes, il ne pouvait pas tout éteindre d’un coup, mais c’était déjà mieux que rien. Et subitement, un magnifique orage. Une averse, un déluge, bref, tout ce qu’il faut pour apaiser un bel incendie. Seth sourit, tandis que déjà, ses affaires prenaient trois kilos à force de l’eau.
Rejetant les cheveux en arrière pour qu’ils cessent de lui tomber dans les yeux, il lâcha tranquillement du même ton que celui qui complimente un tailleur pour la robe qu’il vient de crér :

-Belle averse

Ca pour sûr, elle était belle. Seth ne touchait pas au climat. En fait, le brun détestait toucher aux forces de la nature. A peine les vents y touchait-il de trop. Un petit alizée passe. Mais il faudrait vraiment qu’il se fasse violence pour consentir à créer une tornade, même toute petite.

– Mais tout de même… Un incendie dans une rizière… Il faut l’avoir fait exprès.

Vu le taux d’humidité du lieu, on peut comprendre qu’il soit perplexe, le Seth.

descriptionChante rossignol, chante. ~ EmptyRe: Chante rossignol, chante. ~

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Je sentais le poids de mes vêtements devenir de plus en plus lourds et je sentais déjà mes longs cheveux coller à même ma peau. Il était difficile de garder un œil sur Chou et un œil sur cet incendie. Je fus bien heureuse de le voir s’éteindre peu à peu bien que maintenant les céréales étaient tout de même perdues. Le sol était plus que boueux et glissant, c’était toujours le même problème quand on attirait les forces de la nature, il fallait toujours un contre coup. Mais entre un feu ravageur et une averse bien fraiche, je préférais quand même l’averse. Ce n’était peut être pas une splendide idée que j’avais eu là quand on y réfléchit bien, mais je n’avais rien de mieux à leur offrir. Je repris les rênes de Chou et m’avançais d’un pas lent vers un groupe de personnes. Je respirais un bon coup avant de pouvoir leur faire face. Il était difficile de garder un air posé face à des individus couvert de boue, de brûlure, de sang chez certains. Leur visage se ressemblaient tous, c’était un visage remplit de terreur, de douleur et de souffrance si forte que je préférais faire le vide dans ma tête plutôt que d’exploser de rage. Qui aurait bien pu oser faire tel méfait ?! Cela les amusés tellement de s’attaquer à de simples paysans qui n’avaient parfois rien pour remplir leur estomac ?! Si c’était le cas, alors nous n’avions vraiment pas le même humour. Je me pinçai mes lèvres quand je remarquai au fond de ce petit groupe il y avait aussi des enfants et je n’osais soudainement pas me retourner pour voir derrière moi, les corps sans vie dons le visage embrasser le sol boueux.

« Belle averse »… Voilà les quelques mots qui me fit sortir de mes songes. Me tournant alors vers le jeune homme, le regard complètement vidé de tout sentiment. Une pluie fine et légère continuait à se déverser sur nous. Je pouvais l’arrêter bien évidement mais mon cœur était bien trop serré, ma voix complètement coupé et l’envie inexistante. Le problème avec moi, c’était surement mon comptais lunatique, mes émotions avaient des répercutions sur la manière dons j’utilisais mes dons. Si je n’étais pas de bonne humeur, il fallait vraiment éviter que j’en fasse usage. Dans le cas contraire, j’aurais pu faire beaucoup plus de dégâts qu’autre chose et cela m’aurais encore plus mis mal à l’aise devant ces gens. Mon regard se reporta sur le petit peuple quand j’entendis l’un d’eux me nommer « sorcière ». Avais-je vraiment l’air d’une sorcière ? Sornette ! Je fronçais alors un peu mes sourcils et cherchais du regard qui avait bien pu me nommer ainsi. Je ne tardai pas à savoir qui venait de prendre la parole, il s’avança fou de rage en brandissant son outil de travail en ma direction, me pointant du doigt comme une véritable sorcière. Je fus tout d’abords surprise de sa réaction. Je venais d’éteindre leur feu, je ne l’avais pas allumé ! C’était complètement stupide de sa part. Bien évidemment il suffit que l’un s’agite pour qu’un autre fasse de même, tel un mouton. J’ordonnais alors à Chou de reculer un peu et celui-ci se cabra à demi quand l’homme voulu m’approcher. Il n’était pas question de leur faire du mal mais quand même ! Un peu de reconnaissance de leur part aurait étés la moindre des choses !

- Je ne suis pas une sorcière ! Sinon je vous aurez laissé seuls face à votre incendie, qui d’ailleurs n’avait absolument rien à faire dans une rizière. En plus de cela, les sorcières font plus généralement de la magie noir, ne vieillissent pas et sont beaucoup plus jolies !

Sur la fin, je dois l’avouer, j’ai croisé mes bras et me suis mise à faire une petite moue boudeuse. Et bien oui, contrairement à elle, moi je vieillissais, certes lentement mais quand même ! Boudeuse je laissais donc la parole au jeune homme et étrangement ils furent bien plus amicaux avec lui qu’avec moi. Je plissais alors mes yeux dans sa direction avec un petit air qui pouvait lui faire sous entendre qu’il allait s’attirer mes foudres célestes s’il leurs faisaient du mal. Oui, oui, oui… Je n’avais aucune confiance en lui, contrairement aux pauvres gens qui commencèrent à lui expliquer la situation. C’était apparemment l’œuvre d’une sorcière qui depuis plus d’un mois les menacés de faire bruler les terres si jamais ils refusaient de lui offrir les trois quart de leur récolte. Encore une qui se prenait pour une reine et s’amusait à tourmenter les âmes des villageois alors que les temps étaient déjà assez dur comme ça. Elle avait du faire venir l’un de ses démons pour déclencher le feu, puisque apparemment ils n’avaient pas l’air de reconnaitre leur fameuse sorcière pour me prendre, moi, pour une diabolique femme. Certes, ma peau pâle, mes cheveux noir et mes yeux bleu nuit n’aidaient pas mais quand même. Depuis quand jugeait-on un livre à sa couverture ? Cette réflexion me tillât alors en tête, j’avais quasiment fait la même chose avec le jeune homme. C’était comme un violant retour de bâton que je prenais soudainement dans le dos de la tête, comme ci un maitre punissait son élève pour ne pas l’avoir écouté. Je laissais alors échapper un léger soupire avant de leur adresser une nouvelle fois la parole.

- Et cette… Sorcière, vous connaissez son nom ? Ou, où elle se trouve ? Nous pourrions peut être allé la voir…

Et oui, « NOUS ». Puisque le petit peuple ne voyaient que par ce jeune homme, j’étais bien obligé de l’entrainer dedans pour au moins savoir quelques renseignements sur cette pythie hystérique. Ce n’allait surement pas lui plaire, il allait surement m’arrêtait en disant qu’il n’en avait rien à faire, mais casse la tienne, j’avais pour le moment besoin de sa présence pour parler à ces gens qui n’avaient apparemment aucune confiance en moi.

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Si il y a bien une chose que Seth sait faire à merveille dans la vie, c’est bien de cesser devoir la misère de ce bas monde. Il y en a bien trop pour tout apercevoir, et même si ce doux miracle se fait, on aurait bien peu de cent vies pour réussir à toutes les effacer. Seth n’ayant pas cent vie, et estimant même en avoir la moitié d’une, il préférait donc se renfoncer derrière un mur d’indifférence et ne rien faire d’autre que simplement constater sans compatir. Sachant qu’il était censé œuvrer pour la destruction de ce fragile équilibre qu’était une structure étatique, il occultait donc de sa vision la détresse, la peur, le deuil, l’affliction et l’incertitude quant aux lendemains qui ne chanteront peut être jamais plus, parce que lui-même allait peut être en être l’artisan, suivant lui-même les ordres d’un commanditaire qui ne fera jamais rien d’autre que regarder son œuvre se faire sans bouger le moindre petit doigt, caché dans son anonymat. Rien de tout cela ne le dérageait. Du chaos poussait la vie, d’une terre brûlée repoussait une forêt encore plus robuste que l’ancienne. Même si lui n’aspirait au final qu’au néant et à la fin de toute chose, avec l’espoir discret en lui que ce projet avorte et qu’on lui ôte la vie.
Ainsi, il la voyait leur tristesse, leur détresse, leur angoisse et leur égarement. Il les voyait, toutes ces choses que leurs cœurs exprimaient sur leurs visages, mais il n’en montrait rien, et il refusait de les laisser atteindre son propre cœur. Il ne pouvait rien pour ces gens, pas plus que ces gens pouvaient quoi que ce soit pour lui, alors chacun allait se démerder, et un point c’est tout. Du moins, c’était ce qu’il avait l’intention d’appliquer tranquillement, mais voilà que la foule d’hystériques caractérisée par sa stupidité habituelle s’excitait toute seule à propos de la nature plus ou moins rangée dans le camp de la magie blanche de celle qui venait, il faut être réaliste, de sauver une petite partie de leurs récolte, et une bonne de leurs vies. Et après on s’étonne qu’il n’aime pas les gens, le Seth, mais il ne faut pas chercher trop loin non plus.

Il avait arqué un sourcil interdit en constatant qu’on s’adressait directement à lui. Il avait une tête de chasseur de sorcière ? D’homme d’église reconvertit dans l’inquisition ? De prêtre exorciste ? De chasseur de tête ? Il avait l’apparence de ce qu’il faisait depuis des années, il avait un air (et pas qu’un air d’ailleurs) de courtisan, et il ne voulait pas qu’on le prenne pour autre chose, lui ;

- Oui, en effet. C’est problématique.

Fit il en réponse à l’énoncé de la quantité de nourriture qu’elle devait leur donner, sans s’empêcher au préalable de calculer combien ca faisait d’argent tout ca. Bon, d’abord il avait calculé combien ca faisait de sacs de riz au vu de la superficie de la récolte, puis il avait convertit le nombre de sacs de riz en valeur au pif estimée. Ca faisait quand même pas mal. La sorcière devait être une sorcière riche. Et les gens qu’elle exploitait devaient être bien pauvres.

Il arqua un sourcil inquisiteur dans la direction de la méfiante sorcière un peu narcissique sur les bords, bref, typiquement féminine. Comment ca, NOUS ? Voilà un pluriel bien singulier ! La sorcière, qui par ailleurs se nommait Ultimecia, merci de la précision, ne lui avait rien fait d’autres que titiller sa curiosité l’espace d’un instant, il ne voyait pas le moins du monde pourquoi il devrait aller la voir.
Il soupira encore et hocha la tête tandis qu’ils leur donnaient les instructions nécessaires pour rejoindre le fief de la sorcière en question. Dans une grotte. La bonne blague. Pour quelqu’un qui joue des alizés et des bourrasques, une grotte, c’est aussi charmant qu’une pyrotechnicien dans une rizerie. Hors de question donc.
Il inclina la tête en souriant suavement.

-Je vois. Nous allons voir ce que nous pouvons faire.

Talonnant sa monture, il repartit sur le chemin et avança. Et au moment de tourner à droite pour rejoindre la grotte susnommée, il prit la gauche pour rejoindre son propre chemin.

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J’en étais sûr ! Il n’avait donc aucune pitié ? Qu’avait-il de plus important à faire ? Ah ! J’étais plus qu’heureuse de ne pas lui avoir fait confiance. Il ne passerait pas ! D’un petit coup de talon, j’ordonnais à Chou de le devancer et de lui barrer à nouveau la route. Quand je fus en face de lui, un éclair lézardait le ciel déjà sombre, au bout de quelques secondes nous pûmes entendre son terrible grondement faisant ainsi vibrer la terre boueuse qui était sous nos pieds. J’étais plus que déterminée, jamais je ne le laisserais passer, ou du moins dans cette direction. Nous en revîmes donc au point de départ, lui d’un côté, moi de l’autre. Sauf que cette fois ci, mon visage était imprégné d’un regard dur et déterminé. De plus, le petit peuple avait suivit mes pas, s’étant lui aussi précipité vers le jeune homme, sous cette pluie qui devenait maintenant glacial. N’avait-il aucun cœur pour laisser ainsi derrière lui un peuple souffrant qui en plus de cela, comptait sur lui. Un dégout pour ce personnage me prenait alors. J’étais tellement prise par cette rage qui montait en moi, que je ne vis pas l’enfant qui vint tirer le pantalon humide de cet homme.

Quand mes yeux ce posèrent sur celui-ci, ma gorge se serrait lentement et j’eus l’impression de manquer d’air. Comment un si petit visage et un si frêle corps pouvaient ils porter de si grands yeux ? Je reportais mon regard sur le cavalier pour ne pas craquer. Les gens, à côté de nous ne disaient mots, ils nous regardaient, se demandant surement ce que nous étions en train de faire. Dans un langage bien mal construit, l’enfant indiqua que la sorcière se trouver de l’autre côté. J’osais mes sourcils pour prendre un air faussement surpris. Avant de rétorquer sur un air assez moqueur, je dois l’avouer.


- Mais oui, où as-tu donc la tête. Elle est de l’autre côté. Si nous nous dépêchons nous pourrons nous reposer au village suivant avant d’aller reprendre à cette vieille bique les céréales qu’elle a, si durement, gagné.


Un petit sourire vint s’installer sur mes lèvres pendant que je croissais mes bras, posant mes paumes sur la nuque de Chou. Qu’allait-il faire maintenant ? Dévoiler son véritable visage de Monsieur je m’en moque des autres ? Ou allait-il continuer de jouer les beaux hypocrites ? Ah ! Oui ! J’avais hâte de voir quelle carte il allait encore tirer de son chapeau cet étrange inconnu. La mère de l’enfant attrapa son petit par les épaules et le tira avec elle dans la foule. Ils étaient encore au premier rang et tous ces visages étaient fixés sur ce cavalier sombre. L’homme qui s’était énervé quelques minutes auparavant vint lui aussi à s’avancer près de nous. Dans ses mains, abîmées par le travail, il tenait son chapeau conique et bafouilla quelques mots.

- Nous sommes près à vous offrir le gîte et le couvert…

Je levais alors les mains au ciel d’un air exagéré quand j’entendis la nouvelle, faisant alors croire à un miracle. Puis je laissais retomber mes mains le long de mon corps, la tête légèrement penchée du côté du peuple pour le désigner.

- Tu entends l’étranger ? Ils sont près à t’offrir leurs couvertures sèches et leur dernier bol de riz pour que tu réduises en cendre une vulgaire sorcière !

Certes, je rabaissais madame la sorcière et j’espérais fortement que celle-ci ne nous écoute pas. Car une sorcière, ce n’était pas si simple à faire disparaitre hélas... mais au fond, vu ma sainte horreur pour l’espèce féminine de ce rang. Une en moins ne pouvait que faire du bien à ce monde et avec un peu de chance je trouverais peut être chez elle des indices sur la mystérieuse disparition de mon père. Mais avant de penser à tout ceci, je reportais mon attention sur le cavalier noir. Attendant patiemment sa réponse.

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Et puis voilà que l'autre co*** s'était mise en plein milieu du chemin. C'était une manie chez elle? On l'avait payée pour qu'elle se mette au milieu du chemin des honnêtes gens qui atteints pas une subite crise d'humanité refusaient consciencieusement de protéger la veuve l'orphelin et le démuni car pour cela il aurait fallu porter atteinte à une vie aussi fragile que ce qu'était celle d'une sorcière suffisamment puissante pour envoyer un démon pyromane incendier une rizerie.

Ses yeux, aussi froids et durs que l'acier s'étaient accrochés à son regard et l'avaient soutenu sans ciller, pas même quand la pluie et l'orage lui avaient montré leur désaccord. Encore un peu et l'air aurait pu se mettre à geler entre les deux. Alors que la pluie détrempait son pantalon, une bourrasque subite et violente envoya voler les cheveux de la magicienne derrière elle avec la brusquerie d'une gifle, avant que l'air ne redevienne aussi plat et docile qu'une mer d'huile comme si il ne s'était strictement rien passé. Seth, contrairement à elle, n'avait pas fait démonstration de ses petits talents, et cette bourrasque pouvait très bien être le fruit du hasard, et non pas celui d'un défi lancé à son visage, le soufflet étant remplacé par un vent.

Mais alors que le combat de regard se poursuivait inlassablement, il sentit qu'on lui dirait le pantalon, et baissa ainsi la tête avec mauvaise humeur pour foudroyer du regard...le gamin. Et tout aussi soudainement, il cessa de donner la sensation de vouloir allumer lui même l'incendie qui achèverait de réduire en cendre tout ce beau monde. Le regard de cet enfant était pire qu'une flèche envoyée en plein coeur. C'était fourbe. Oh que oui, c'était très, très, très fourbe. Il lâcha un soupir désabusé en sentant déjà qu'il était en train de perdre irrémédiablement ce bras de fer mental. Un membre de l'élite de Samaël qui joue au bon samaritain, il fallait que ca arrive un jour où l'autre. Quelle décadence.

Il ne prit même pas la peine de regarder la magicienne tandis qu'elle reprenait. Ce que sa voix pouvait l'agacer! Si il avait pu, il l'aurait giflée. Mais la distance et les témoins l'en empêchaient. Pour qui est ce qu'elle se prenait? Pour quelle espèce de reine osait elle se considérer pour ainsi se croire meilleure que les autres? Qu'est ce qui dans sa vie avait bien pu arriver pour qu'elle décide de ranger les gens dans des petites cases sans même savoir les motifs qui les motivaient? Il lisait sur son visage sa désapprobation et le plaisir immature de le voir sombrer dans le mensonge et l'hypocrisie. Et pourtant, c'était en les aidant qu'il se rendait hypocrite. Parce que cette aide factice disparaitrait le jour où le plan qu'il suivrait les précipiterait dans le chaos. Par souci d'honnêteté, il ne les aidait pas, et elle pensait qu'il était hypocrite? Quelle idiote. Une gamine qui se croit adulte.

Un ricanement lui monta tandis qu'il plongeait ses yeux dans ceux de la brune. Qu'elle y lise ce qu'elle voulait, de toute manière elle était bien trop aveuglée par ses propres idées pour voir la vérité comme elle était. Pour la voir et l'accepter comme elle était sans la déformer pour le moins.

- Je n'entend pas dépouiller des êtres qui n'ont déjà plus rien, "la sorcière".

Il allait y aller, dans cette foutue grotte, mais ce n'était pas en espérant une quelconque récompense qu'il s'y rendait. C'était parce que la détresse de l'enfant avait été similaire à la sienne quand on avait détruit son enfance et violé son innocence. C'était uniquement pour ca.

D'un coup de rennes brusques, il fit donc faire demi-tour à Caïn et s'engagea sur le chemin menant à cette foutue sorcière qui avait gâché son après midi. Il s'était enfermé dans le silence, et comptait bien y rester. Que l'autre cruche fasse ses discours moralisateurs si ca la chantait. Les rossignols sont bien là pour ca. Ils compensent leur tête vide par d'adorables gazouillis.

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Un soupire de satisfaction émanait alors de mon organisme. Merci Dame Nature pour avoir entendu mes prières, cet homme n’était si bouché que cela en fin de compte. J’avais donc finit de jouer les méchante petite peste et les enfants capricieuses. Le sourire revint sur mon visage, un sourire apaisait, un sourire naturel. J’attendis cependant un instant avant de me lancer sur ses pas, il devait être furieux après moi. Je repensais à ce petit moment de confrontation qui m’avait, il faut bien l’avouer, amusée. Quand j’arrivais enfin à le rattraper, poursuivant ainsi ma route à ses côtés, je ne pu effacer de mes lèvres ce petit sourire victorieux et cet amusement que j’avais tiré sur le fin de ce petit accrochage. M’en voulait-il beaucoup ? Il suffisait d’entrer dans ses penser pour y entendre que oui. Je me retenais alors de rire et d’avoir un air à demi sérieux à ses côtés. Pour plus de crédibilité, je mis mon capuchon et je me mordais la lèvre inférieure. Il n’était pas si méchant que ça, chien qui aboie ne mord vraiment pas ? Enfin je laissais ceci de côté, de toute façon j’avais ce que je voulais, il n’irait pas vers mon village et j’avais un œil sur lui.

Ne souhaitant pas faire la conversation avec lui, je préférais écouter les petites remarques qu’il grognait dans sa tête. Comme Dame nature est bonne ! Me donner un tel don sans qu’en contre partie je ne vide toute ma petite énergie. Le seul don qui pouvait vraiment me vider entièrement, c’était entrer dans les rêves. Vingt-quatre longues heures de repos pour seulement une heure de rêve… Cher payé l’abonnement quand même… Je fus donc bien silencieuse pendant le trajet pour le bon plaisir de monsieur. Après tout, j’avais au moins intérêt à lui rendre le voyage agréable. Sur notre route, peu à peu la pluie cessa, laissant place au soleil qui ne tarda pas lui aussi à décliner pour laisser la nuit survoler nos pauvres têtes trempées. Avec tout ceci si je m’en sortais sans rhum ou autres, je pouvais être fière de moi ! Au bout d’un certain moment quand même, nous ne vîmes pas plus loin que le bout de notre nez, si ce n’est des lumières au loin. Un village ? Peut être … Mais celui-ci semblait drôlement calme. Plus un bruit ne semblait se faire entendre ci ce n’est le bruit des sabots de nos montures. J’osais alors les sourcils, ouvrant un peu plus mes yeux bleu nuit, essayant de voir quelque chose. D’une voix semi audible je m’adressais au jeune homme qui était surement encore fâché.


- Veux tu que nous fassions une halte ?

Je n’étais pas rassurer de m’arrêter dans un tel endroit, mais la nuit ayant gagné du terrain et n’étant pas seule, je jugeais bon d’au moins lui proposer. De toute évidence, s’il ne répondait pas, nous poursuivions notre route, sans escale. Peu à peu nous nous rapprochâmes jusqu’au moment où nous traversions l’allée principale du village désert. Une broussaille aurait traversé notre route, cela ne m’aurais nullement étonné. Tous étaient éteins, seuls quelques flambeaux éclairés faiblement le chemin qui traversait ce village fantôme. Je finis par me demander si tout ceci était bien réel, ses gens, cette rizière, ce village tout comme cette sorcière. J’avais la nette impression pourtant de sentir à travers ses ombres macabres, la magie noire à plein nez. Silencieuse, je guettais alors les ombres autour de nous d’un air plus que méfiant. Chou ralentissait le pas, quelque chose clochait. Plus nous avancions, plus j’avais l’impression de voir et revoir les mêmes maisons et les mêmes arbres. Pourtant, la route semblait elle se rapetisser, si bien qu’à un moment nous dûmes passer l’un derrière l’autre, à la file indienne. Avant de s’engager dans ce chemin encore plus étroit, je regardais le jeune homme. Il ne bougeait pas, inquiète je tirais alors sa manche et au lieu dit découvrir de la chair, des millions de petits cafards s’animèrent et s’envolèrent. Prise par surprise je tirais brusquement les rennes de ma monture et recula de cette silhouette faite d’insecte.

Où était-il ? Est-il de mèche avec la fameuse sorcière ? Les montures affolaient, j’essayais de leur faire regagner leur calme quand un hurlement masculin me fit tourner la tête. Je regardais alors la voie qui se trouvait derrière moi et descendis de ma monture. Tenant les deux bêtes près de moi, je m’avançais lentement, tendant l’oreille pour essayer d’entendre le jeune homme. Le mur sur mon côté droit s’éclaira d’un coup, me montrant des ombres étrange, je compris bien vite que cette scène ressemblait fortement à un viole. Plus j’avançais, plus les murs et des cries se firent entendre puis s’arrêtèrent une fois que j’eu passais le lieu. C’était très étrange, j’avais la nette impression qu’on jouait avec moi. Cela ne me plaisait absolument pas, d’une part parce qu’on me faisait perdre mon temps, d’autre part car on venait de m’enlever mon boudeur préféré. Par chance je ne tardais pas à retrouver celui-ci, sur la place du marché de ce village abandonné. Son visage était fixé vers le sol et sa position laissait tout à croire qu’il allait être jugé et mit ici pour qu’on lui lance des fruits et légumes pourris. Je vins me placer devant lui, nos montures près de moi. Je tendis le bras pour soulever son visage et découvrir avec dégout que celui-ci en avait bien bavé. Ses yeux étaient clos, était il encore en vie ? Je l’espérais au moins car je ne me voyais pas poursuivre ma route avec deux montures. Près de la potence, un seau d’eau et une louche semblait m’attendre pour lui donner à boire ou pour le faire reprendre ses esprits. Mais l’eau me plaisant guère, je décidais de sortir moi-même de ma manche de quoi l’hydrater. Les manches remontées, je fis aux creux de mes paumes une sphère d’eau de taille moyenne pour lui tremper un instant le visage et pour le faire boire s’il en avait envie. Beaucoup de choses me travaillaient. Pourquoi avions nous était séparé si brusquement ? A quel moment ? Que lui était il arrivé ?Où étions nous ? Et pourquoi diable était il ici, sur cette place ?!

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Le chemin s'était fait monotone peu à peu sans que le brun ne fasse quoi que ce soit pour tenter de relancer le dialogue, loin de là même. Mine de rien, il était furieux. Et la lame noire étant quelqu'un qui d'ordinaire a un contrôle total sur ses émotions, de se laisser submerger est quelque chose qui donne un résultat pour le moins violent. Sauf qu'il n'était pas non plus quelqu'un de violent dans l'âme. Il était un assassin par choix, mais pas par vocation. Alors toute cette colère, il la digérait intérieurement sans aire entendre clairement sur ses lèvres cet état de colère. Son silence était, d'ailleurs, suffisamment éloquent comme ca. Le silence se caractérise par l'absence de paroles, et bien le sien était plus caractérisé par une tempête d'insultes et de phrases bien senties non dites qui continuaient tout de même à tourner et siffler autour de lui d'un air sauvage. Il fallait également reconnaître que l'amusement de sa camarade malgré lui de voyage n'était en rien pour l'aider à se calmer, et de toute manière il n'avait nullement envie de se calmer pour le moment. Tout ce qu'il voulait, c'était piquer sa crise tranquillement, et qu'on lui foute la paix.
Seth boudait. C'était un fait lamentable, puéril et pas très viril, mais c'était bel et bien présent. Il boudait sans vergogne et sans l'intention de s'arrêtait de sitôt. Au bout d'un moment, sa fureur avait fini par se dissiper, mais cette flèche que les yeux du gamin avaient planté dans son coeur, elle, était toujours présente, et assez douloureuse, malheureusement d'ailleurs.
Ainsi, perdu dans ses pensées, mais surtout dans les mauvais souvenirs, il fut surprit par la demande de sa compagne, et une fois redescendu de son nuage égaré, il lui jeta un regard acéré mais qui tout de même n'était pas très motivé. C'était une bouderie de principe, les flammes de la colère n'étant plus que des braises rougeoyantes.

- Cela ne ferais que nous ralentir, vous et moi.

Il avait accentué volontairement sur le vous, d'une part pour lui faire comprendre qu'il lui faisait toujours la tête et que du coup il ne tolérait pas le tutoiement qui aurait été une forme de complicité, et ensuite dans le but de clairement dissocier les deux, le vous, et le lui pour lui faire entendre que si ils étaient dans la même galère (a cause d'elle soit dit en passant), ce n'était pas pour autant qu'il la considérait comme une camarade ou tout autre équivalent. C'est rancunier un homme. Et très con accessoirement.
La raison de son refus se trouvait également dans les lieux. On s'approchait du fief d'une sorcière, et il préférait faire absolument tout pour ne pas dormir à proximité. Endormi, l'esprit humain est vulnérable, et il préférait savoir son esprit bien au chaud dans sa caboche.

Le chemin reprit donc dans le silence le plus absolu. Peu à peu, en plus du silence pesant qui régnait entre eux, l'ennui prit sa place. Toujours les mêmes arbres, toujours les mêmes paysages. L'esprit lorsqu'il s'ennuie ayant une forte tendance à partir là où il ne le faut pas, les pensées du brun se mirent à danser avec le vent et les soupirs au lieu de rester dans son corps et la vigilance la plus complète.

Et ce ne fut que trop tard qu'il se rendit compte qu'on venait de pénétrer dans cet esprit en question. Il tressaillit, se débattit, mais rien n'y fit. Il se sentait qui sombrait de plus en plus profond, de plus en plus vite dans une mer sombre, affreuse et épaisse.
Et puis il céda face à cette pression, et sombra définitivement. Avec une lenteur atroce, il se revit, enfant, empoigné par des pillards riant grassement tandis qu'on arrachait les vêtements de sa mère pleurant sur le cadavre encore chaud. Il entendit à nouveau les hurlements de l'homme que les flammes de sa mère avaient entrainées avec elle dans la mort alors qu'elle s'était mise le feu à elle même pour ne pas qu'on abuse d'elle. Il revit avec une lenteur atroce la fin de son innocence, la douleur déchirante qui avait traversé son bas ventre, la sensation repoussante des mains de cet homme qui couraient sur son corps... Son esprit trop fragilisé s'était laissé détruire, puis enfermé au sein même de lui même.

Ses yeux s'ouvrirent avec lenteur. Il y voyait clair, ses pensées étaient claires. Il n'avait pas mal. Il n'avait plus mal. L'odeur des larmes, la déchirure de ses entrailles... Ils étaient enfin partis. Ses yeux se posèrent sur le visage de celle qui partageait sa route depuis peu. Détaché de lui même, il vit ses mains se lever, se saisir de sa gorge et serrer, lentement mais sûrement. Sans comprendre pourquoi, il se vit serrer, serrer encore jusqu'à ce que ses jointures soient exsangues.

Et puis dans un regain de volonté, son esprit réagit. Il s'acharna, se débattit dans l'espoir de retrouver la possession de son propre corps. Intérieurement, il tempêta, jura, cria, griffa les barrières de son propre esprit, tant et si bien qu'il finit par trouver une brèche dans laquelle. Son corps se couvrit d'une multitude de petite coupures, toutes aussi superficielles que douloureuses. Cette douleur l'aida à reprendre totalement le contrôle de lui même, et ses mains lâchèrent son cou, et il recula jusqu'à ce que son dos tape contre un mur, un air horrifié et consterné sur le visage.
Et puis les souvenirs refluèrent, les sensations, les cris, la peine, la douleur et l'humiliation. Il comprit que celui ou celle qui avait prit possession de lui était en train d'essayer de retenter l'expérience. Il lutta pour foutre cet opportun(e) hors de lui même en même temps qu'il poussait un hurlement d'agonie en se laissant glisser au sol, ses ongles plantés dans son cuir chevelu. Tout pour que ces souvenirs disparaissent, pour qu'ils repartent d'où on les avait puisés.

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J’avais beau humidifier son visage, il ne réagissait absolument pas à mon action, en revanche il semblait se crisper et je crus apercevoir sa mâchoire se serrer. Je laissais alors l’eau pure couler de mes mains pour passer les bouts de mes doigts sur ses tempes. Je sentais ses veines, il était en train de rager intérieurement ? J’attrapais alors ses mains, essayant de lui parler et de le faire revenir à lui, mais rien n’y faisait il semblait être en proie à quelque chose de bien trop puissant. Un hennissement me fit regarder par-dessus mon épaule. Les ombres gagnaient du terrain, l’atmosphère devenant plus lourd et plus pesant qu’auparavant. L’envie de le gifler était bien trop tentante, mais je me retins, ceci ne servirait à rien, sauf peut être m’aider à passer mes nerfs sur lui. Voyant les ombres approcher et prendre peu à peu des silhouettes humaines, je du faire un choix, soit j’essayais encore de le réveiller, soit je repoussais ses choses jusqu’à ce qu’il se réveille de lui-même. Oui, mais voilà… Et s’il ne revenait jamais à lui ? Pourrais-je tenir longtemps ses bêtes loin de nous ?

Impossible de le savoir maintenant… Les montures en première ligne, moi juste derrière elles et devant l’étranger. L’eau ne pouvait rien contre des ombres, le vent encore moins et le feu …. Oui le feu était une bonne solution mais le problème c’était que j’étais à peine capable d’allumer une bougie. Pitoyable certes… Mais j’étais encore bien jeune ! Tout savoir en un claquement de doigt était apparemment impossible donc il fallait que je m’y fasse. Il m’avait déjà fallu plus de vingt-cinq longues années pour maîtriser l’eau, quand au vent, je n’étais pas une flèche mais j’arrivais encore à faire quelque chose avec. Me demander de faire de la glace ou une explosion était aussi facile que de me demander d’aller chercher la lune en quarante-huit secondes. Alors imaginez un cercle protecteur avec le feu comme élément… déjà que je savais à peine le faire avec le vent… Contacter les forces de la nature était une très bonne idée ! Mais j’étais encore bien trop peut expérimenter pour le faire là aussi. En plus de ça, pour invoquer une créature magique il me fallait une source de l’élément et ici, mise à part de l’ombre il n’y avait rien.

Cela faisait déjà un petit moment que j’attendais avec les montures, repoussant comme je le pouvais les créatures des ténèbres qui s’avançaient vers nous tels des zombies. Ces quelques minutes me paraissaient tellement longues ! Mes bras commencèrent à me faire souffrir, jeter des bombe d’eau ce n’était pas de tout repos, surtout que cela ne faisait pas grand-chose. Je me tournais alors vers le cavalier, il faisait une grimace plus qu’effrayante alors qu’il était encore inconscient. Y arrivait-il avec ses démons ? Apparemment non puisqu’il n’avait pas bougé d’un pouce. Tant pis ! Je devais tenter ! Et s’il osait par la suite me faire le moindre reproche, je le mordrais ! Oh ! Oui ! A pleine dents même ! De mon index je fis un cercle autour du visage des montures, du jeune homme ainsi que le mien. Celui-ci délimité la future bulle d’air que j’allais faire apparaitre. Puisque monsieur ne se réveillait pas, j’allais entrer dans ses rêves au risque d’être vulnérable par la suite. Après avoir fait le vide dans ma tête, je frappais dans mes mains pour soulever du plus profond du sol, toute l’humidité nécessaire pour faire une immense bulle d’eau protectrice qui nous avala. Ainsi les ombres ne pouvaient traverser le champ de protection, mais en revanche les bulles d’air qui nous permettaient de respirer, ne seraient présente que pendant un cours temps, au grand maximum une heure si j’avais bien fait mon calcul.

Effectivement, faire un champ de protection me demandait déjà une grande concentration, garder les bulles d’air me demandait un peu plus d’effort et d’énergie, plus le fait où je devrais dans quelques instants m’endormir moi-même pour pouvoir entrer dans les songes de mon maudit compagnon de voyage. Tout ce qu’il fallait maintenant, c’était que j’arrive à le faire revenir à lui avant que les soixante minutes soient écoulées et qu’il est bien sûr la bonté de me sortir de l’eau. Sinon sans ça… sans était finit de nous et je ne donnais pas chère de nos futures carcasses qui se retrouveraient entre les griffes de ses créatures démoniaques. Le plan était fait, le bouclier liquide installé, les bulles d’air faites, il me fallait maintenant plonger dans le plus long repos pour comprendre ce qui pouvait bien se passer dans la tête de ce jeune homme. Je m’allongeais sur le bois de l’échafaud et fermais les yeux. Il me fallait dormir et vite, le temps était compté. Pour cela je fis de nouveau un vide absolu dans mon esprit, puis j’y implanter un décor agréable et je me laissais tomber dans les bras de Morphée pour rejoindre l’esprit de ce jeune cavalier. Lentement je me sentis tomber, puis j’atterrie dans un espace sombre. J’étais dans son cauchemar, aucun bruit, aucune bête jusqu’à ce que j’entende et que je vois les images que j’avais déjà aperçu auparavant sur les murs. Qu’est ce que cela signifiaient ? Une chose me frappa alors, un détaille très important, un enfant qui n’avait absolument rien à faire dans de telles scènes sordides. Je voulu l’attraper, mais quand ma main toucha son poignée, la scène et ses personnages s’évapora.

Peu à peu j’avançais dans ce labyrinthe tordu et complètement insensé. Découvrant avec horreur divers moments, plus sombres les uns que les autres. Et toujours ce même enfant, là, qui me fixait de ses grands yeux, l’air froid, distant, absent. Ce petit avait tout de terrifiant ! Il semblait mort ! Plus j’avançais, plus j’avais l’impression qu’il grandissait et le moment tant attendu finit par arriver. Je reconnu alors le jeune homme vu au beau milieu de l’après midi. Je reconnu aussi son agresseur et j’en fus des plus bouleversé. Le monstre et l’innocent enfant était la même personne, seulement ici il était dédoublé. Voilà donc pourquoi l’ombre semblait si présente, elle n’était qu’autre que le simple reflet négatif de nous même. La mienne était cette peur grandissante d’être seule, d’être prise pour quelqu’un de mauvais et d’infecte. D’être dévorée par ses ombres, ses visages sans nom. Si j’avais fait le chemin seule, sans aucun doute ils m’auraient eu. Lentement je m’avançais vers la copie, me postant derrière elle, je lui enfonçais lentement mais surement mes longs ongles dans les yeux. Celle-ci, pour me faire lâcher, poussa un crie d’enfant. En effet, trop sensible à cet être innocent, j’aurais pu lâcher prise, mais pour libérer d’un court instant au moins la victime, je me devais de tenir et de poursuivre. A chaque crie, j’avais l’impression que mon cœur se déchirait et plus il se déchirait, plus j’enfoncer mes ongles dans ses orbites. Quand il comprit que je ne lâcherais pas, il rusa en prenant la forme de cet enfant. Je me mordais alors les lèvres, sentant les larmes me monter aux yeux. Je devais continuer, même si son apparence était en train de me détruire mon âme.

Folle de rage, surement, par ses multiples tentatives pour me faire lâcher, la copie se remuscla et me projeta violement. Celle-ci n’avait plus la forme d’un enfant, ni même la forme d’un humain. C’était une bête qui se tenait debout sur ses deux pattes arrières et qui dévoilait enfin ses crocs luisent. Le Démon était donc là, sous sa véritable forme, les yeux crevés. Pourquoi j’avais choisi ses yeux ? Tout d’abord car ils étaient les fenêtres de l’âme et cette bête se nourrissait de l’âme et du malheur de ses victimes pour être plus forte et pour copier leur apparence. Ainsi maintenant je pouvais savoir qui était la bonne personne. De plus, maintenant qu’il ne pouvait plus rien voir, nous avions un avantage sur lui. Le seul problème maintenant était que c’était au tour du jeune homme de combattre cette chose. J’étais bien trop faible pour me servir de ma magie et c’était son démon après tout pas le mien. A demi couchée sur le sol du rêve je fixais alors la précédente victime de la bête. Sans un mot, simplement avec un regard, il fallait qu’il comprenne maintenant la situation, car je ne savais pas combien de temps encore j’allais pouvoir tenir avant de m’endormir pour de bon.

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Le brun s’enfonçait dans une sombre mer d’oubli, de mort, de noir. Une sombre mer d’autant plus étouffante qu’elle résidait en lui. Le pire ennemi que l’on puisse jamais avoir, c’est soit même. Cette phrase était d’autant plus vraie là qu’il s’enfonçait lentement dans la noirceur de son cœur. La panique de sa compagne d’infortune malgré lui, son attaque par des ombres, la bulle de protection, tout cela il ne les captait pas, il ne les ressentait même pas. Comme endormi, mais dans un état de sommeil bien plus profond, sans doute parce que celui-ci était un sommeil forcé. Seth était coupé du monde, enfermé dans le sien sans rien entendre d’autre ou sentir que les cris qu’il avait poussé enfant, et la douleur des souvenirs qui résident dans son esprit.

Petit à petit, à chaque coup, à chaque cri, il se repliait sur lui-même, perdait de sa substance et de son envie de lutter. A quoi bon lutter contre soi même ? Il revoyait ces longues années à suivre Silk, ces longues années d’errances sans la moindre foutue volonté de s’en sortir, de ne plus être une loque aux yeux vides, de ne pas avoir de but, d’envie, d’avenir, de désirs. Rien. Rien d’autre que le vide. Ces meurtres qu’il avait commis, ces blessures qu’il avait reçues. Petit à petit, ses yeux devenaient semblables à celui de cet enfant qui le fixait tandis qu’il s’engluait dans ses souvenirs. Vides, mornes, ternes, morts. Sans aucune volonté, sans aucune envie, sans aucun espoir. Il était redevenu spectateur de lui-même, spectateur des évènements sans même désirer prendre part à l’action.

Et puis subitement, l’enfant eut les yeux crevés, poussa un cri, et Seth, ou plutôt le Cael qu’il était redevenu, avait levé les yeux pour contempler l’autre brune qu’il ne reconnaissait même pas. L’enfant était toujours là, et comme un ordre silencieux, Seth restait à le contempler sans même réagir, ou seulement penser à réagir. A quoi bon, après tout. Ce qu’il construirait se ferait détruire ensuite sans même que qui que ce soit ne pense qu’à jeter sur lui ne serait qu’un regard compatissant, même compréhensif. C’était un monde qui s’écroulait sur lui-même, et c’était un monde où personne ne pensait seulement à ne serais-ce que lever les yeux de son propre nombril. Un monde pareil ne méritait pas d’exister, parce que c’était un monde qui ne permettait à personne d’exister réellement.

Seulement, quand l’enfant devint monstre, la résignation de la Lame Noire reflua doucement. Ce n’était plus lui, ce n’était plus l’enfant. Diminué par la perte de sa vue, les ombres avaient reflués, le flux des souvenirs s’était interrompu. Et sa volonté commençait à doucement revenir. Doucement, lentement mais sûrement. Ce monstre n’avait rien à faire là, lui-même n’avait rien à y faire. Cael était mort en même temps que son enfance. Maintenant, c’était Seth. Jusqu’à ce qu’il meure à nouveau, que son identité change à nouveau, qu’on lui dise de devenir quelqu’un d’autre.

De l’enfant replié, caché dans son ombre, il redevint l’adulte qui se tenait sans bouger dans la bulle d’eau, les coups en moins, et fixa froidement le monstre, puis l’autre cruche qui l’avait foutu dans la me*** sans que lui demande quoi que ce soit. Et puis un feu sortit de nulle part incendia la bête qui se cabra et hurla de douleur. De la bête, la silhouette passa à celle de sa mère qui tendait la main dans sa direction, le visage tordu de douleur, de peine, de peur et de souffrance.

-Cael ! Au…
-Ma mère est morte.

Sans voix avait été aussi froide que ce que les flammes semblaient être fortes. Pures, brûlantes, elles étaient d’un blanc aveuglant. La femme devint son père, les domestiques morts avec ses parents. Mais il ne changeait pas d’expression, les regardait brûler. Il grimaça en voyant James, ferma brièvement les yeux. Son ami qu’il avait retrouvé alors qu’il le croyait mort depuis si longtemps… Mais James était en sécurité au royaume de Gaïa. L’intensité du feu augmenta, et puis les flammes refluèrent. Il garda les yeux fermés, et le rêve s’interrompit brusquement.

Seth ouvrit les yeux en sursautant. Il était dans de l’eau. Il allait se noyer ! Ses poumons aspirèrent par réflexe, et panique, l’air qu’il aspira bel et bien à sa grande surprise. Comment se faisait-il que… Il observa. Ils étaient dans une immense bulle d’eau… L’eau n’était pas son élément de prédilection. Disons qu’il était bien trop lié à l’air, et que du coup, lorsqu’il tentait de se servir de l’eau, tout explosait deux fois sur dix dans tous les sens, envoyant des pics de glace à tout va, chose éminemment dangereuse.
L’air lui semblait épais, lourd, et il comprit qu’il n’avait pas été renouvelé. Ca devait faire un bon moment qu’ils étaient là dedans. Il ne savait franchement pas où il était, ni ce qu’il s’était passé, comment il était passé d’un sentier de montagne à une place et un échafaud, ni pourquoi il avait étranglé la brune sans qu’elle ne semble dérangée par ce détail.
L’air lui donnant mal aux poumons, il se concentra, et la bulle éclata. Il resta en apnée quelques secondes avant qu’une nouvelle bulle d’air tirée de l’extérieur ne vienne remplacer celle qu’il avait détruite. Il ne faut pas le prendre, mais il n’aime pas devoir sa vie à la magie de quelqu’un d’autre. Pensant qu’elle devait être fatiguée, une telle masse d’eau étant épuisant à déplacer, il remplaça les bulles des autres également, puis il attendit de voir ce qu’il se passait. Après tout, elle était plus au parfum que lui, la mignonette. Sans oublier que pour sa part, il n’en avait rien à faire de cette histoire de sorcière… N’ayant pas toutes les cartes en main, il ne ferait rien tant qu’il ne serait pas au parfum.

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J’avais froid. Mon corps entier semblait ne plus répondre, je n’avais plus la force de bouger, plus même l’envie devant ce flot de peine et de souffrance qui m’arrachait et me retourner l’estomac. J’étais simple spectatrice, témoin d’une pièce qui n’aurait jamais du ce produire. Action qui n’aurait jamais d’eu se passer. La bête prenait feu mais l’atmosphère était si froide… Je ne sentais absolument la chaleur des flammes, le jeune homme avait donc reprit les choses en même. Il semblait si vide, si noir qu’il me glaçait le sang. Je tirais de cette expérience plus de honte qu’autre chose, car je violais sa vie privée et l’avait en plus mit en danger. A tant vouloir faire le bien. A tant vouloir faire les choses biens… Tous allaient de travers et mettait en danger mon entourage. Plantée en plein cœur, tel un dragon, je me sentais faible, physiquement comme moralement. J’avais quitté mon chez moi sur un coup de tête, un message comme élément déclencheur. A bien y réfléchir je trouvais le message un peu léger venant d’un empereur. Si le cas était vraiment grave pour qu’il me demande à ses côtés, n’aurait il pas fait venir une escorte ? Ne serait il pas venu me le demander de lui-même ?

Inquiète pour ce fameux message, sans cachet royal qui plus est, je me demandais si tout ceci n’était pas pur invention pour me faire sortir de ma terre. Le rêve que j’avais fait alors, avant de quitter mon domicile me revient avec le même impacte que la foudre qui vous transperce et vous parcours de la tête aux pieds. Si cela était le cas, jamais je ne me pardonnerais d’avoir foncé tête baissé, poussé par mon envie d’aventure. Alors que le cauchemar d’un jeune homme se terminait enfin, le mien ne faisait que commencer. Entrer dans un rêve me demandant beaucoup d’effort, j’étais maintenant en saturation et je ne pu contenir très longtemps ces bulles d’air ainsi que la barrière liquide qui tenait ces démons loin de nous. Ma respiration se ralentis, je manquais d’air. A moitié consciente, j’espérais qu’il change au moins nos bulles d’oxygène. Et grâce au ciel, c’est ce qu’il fit. Cependant moi je ne pouvais plus, je relâchais alors tout ce stress et cette concentration, brisant ainsi notre bulle liquide, faisant alors disparaitre les bulles d’air. Il devrait combattre seul ou fuir au plus vite, en prenant le risque de se faire rattraper ou se perdre dans ce village irréel. J’entendis le hennissement de Chou, celui-ci me paraissait si lointain, à moins que ce soit moi qui fus bien trop fatiguée pour réaliser qu’il était tout près.

Quant à moi, ma route était toute tracée, je ne pourrais me réveiller qu’une fois que mes vingt-quatre heures de repos forcés seraient terminée. Vingt-quatre heures, s’était long… Je me demandais s’il allait me laisser là, en proie à ces démons, si aurait la délicatesse de me mettre sur ma monture et de donner une bonne tape à Chou, ou s’il allait me garder avec lui le temps que je rouvre les yeux. Je ne comptais pas le questionner sur sa vie, elle m’avait l’air assez perturbée et assez troublante comme ça. De plus je n’aurais jamais du voir celle-ci sans son accord. Songeuse, je me laissais tirer vers le fond de mes rêves. Les bruits autour de moi me semblait loin, si loin que je les entendais à peine. Petit à petit tout fut d’un noir profond, allais je rêver ? Une nouvelle prémonition pendant ce repos ? Ou allais-je tout simplement rêver d’un monde de paix ? Je me laissais conduire, sans résistances, sereine, je ne pouvais rien faire d’autre de toute évidence. Peu à peu, je sentis sur mon visage une sensation de chaleur. Qu’est ce que cela pouvait il bien être ? Ma gorge me faisait mal, serait ce à cause de tout à l’heure quand le jeune homme m’avait inconsciemment serré ? D’ailleurs, je ne lui en voulais absolument pas pour ce geste. Il n’était pas éveillé et s’il l’avait été, je ne pense pas qu’il m’aurait étranglé, sinon il l’aurait fait depuis longtemps…

Alors que j’étais aux portes du rêve, prête à prendre le premier train pour le repos, je me demandais s’il arrivait à se débrouiller. Comment les combattait-il ? Qui était-il d’ailleurs ? Je ne savais pas son nom depuis tout ce temps. Savait-il comment s’en débarrasser ? Ce n’était pas bien dur, étant des démons de l’ombre, n’étant pas matérialisé vraiment, je pense qu’il était évident qu’ils leurs faillaient une source de lumière pour les faire disparaitre. Quand au village, ce labyrinthe d’ombre, pour le faire disparaitre, il fallait surement arriver à trouver le maître, son créateur, cette sorcière entre autre. J’aurais aimé soupirer à ce moment là, mais je n’avais même pas la force d’ouvrir ma bouche pour souffler. Alors, telle une âme errante, prête à descendre le grand Styx pour rejoindre mon propre enfer.

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Seth avait soupiré d’un air fatigué, et franchement agacé en sentant la bulle se…liquéfier autour d’eux. Si le sort ne tenait pas, c’était soit qu’elle était épuisée, soit qu’elle était déjà dans les pommes. Dans un cas comme dans l’autre, cela signifiait qu’elle était devenue totalement inutile, et le voilà maintenant avec un poney, un cheval, une sorcière dans les vapes au beau milieu d’un village fantomatique probablement inexistant entouré par des fantômes/ombres/spectres/illusions menaçantes sans rien pouvoir faire. Enfin, des choses à faire, il y en avait. Mais il y en avait peu, à cause des deux fardeaux qu’on lui avait laissés.

De plus, malgré sa grande tentation de la laisser en plan, elle l’avait quand même sortit de sa mer**. Certes, c’était à cause d’elle qu’il s’y retrouvait, parce que lui, à la base, il n’avait pas l’intention du tout, mais alors du tout, d’y aller. Donc ce n’était qu’un juste retour des choses, elle n’avait qu’à se mêler de ce qui la regardait. Ils étaient dans une société véreuse, c’était donc normal qu’il y ait des dominés et des dominants. Lui, tout ce qui l’intéressait, c’était d’avoir la paix. Il ne dominait personne, n’était dominé par personne, et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais non. Même pas. Il fallait qu’il y ait des idiots et des idéalistes de partout. Malheureusement. Un nouveau soupir clairement audible franchit ses lèvres tandis qu’il se redressait en laissant la donzelle reposer dans la flaque qu’elle avait crée. On fait comment maintenant, hein ?

Bon. Dans l’hypothèse où ce sont des ombres, le meilleur moyen pour s’en débarrasser, c’est de la lumière. Mais la lumière, il l’invente où ? Lui et le feu, ca n’a jamais été ca. On a tenté pendant des années de lui apprendre à le gérer, mais rien n’y faisait. Seth était fait pour manier l’air, pas le feu.

Il lâcha un juron de mauvaise humeur et de mauvaise foi pure, et finit par lever les bras vers le ciel. Il était chargé de gros et lourds nuages, des restes de l’averse qu’elle avait déclenchée. Il ferma les yeux, oublieux des ombres qui les entouraient. Il avait besoin de se concentrer, alors ce qui l’entourait pouvait aller se faire voir chez les grecs, ou ce qui en tient lieu. Plus haut, bien plus haut, les nuages commencèrent à s’agiter, frotter les uns contre les autres du fait des forces qu’il mettait en mouvement. Et puis soudainement, un énorme éclair jaillit et frappa le sol, y laissant un cratère fumant. Sous la lumière vive, les ombres s’étaient rétractés, ratatinées sur elles même comme des vieux fruits, puis avaient disparu, laissant la lame noire pour le moins fatigué. Jouer avec les courants aériens à une telle distance, ca n’a rien de simple.
Il regarda autour de lui. Voilà qu’ils se trouvaient dans une forêt. La forêt dans laquelle ils étaient autrefois, avant que tout ce bordel ne les fasse bouger plus loin. Retour à la case départ. Ce n’est pas ce qui le dérange le plus d’ailleurs.

Il regarda la brune, toujours par terre, et les deux chevaux qui n’avaient pas bronché durant tout ce temps. Il soupçonnait les équidés de ne pas avoir été touchés par l’attaque dont ils avaient été victimes. Veinards. A moins qu’ils soient croisés avec des reptiles et qu’ils aient le sang froid.

Il se baissa, ramassa la jeune femme et la porta pour la mettre en selle. Il monta derrière elle, la maintenant contre elle de son bras autour de sa hanche, et guida sa monture avec ses genoux, le poney les suivant bien sagement. Un cheval pas trop idiot, doux miracle. Un herbivore, c’est craintif et ca pense avec son ventre. Rien de plus.

Il finit par trouver une clairière. Un petit ruisseau coulait dans un coin, et le reste était dégagé et suffisamment éloigné pour qu’il estime le campement acceptable. Avec un ennemi invisible qui aimait jouer avec les ombres, il préférait amplement rester à terrain découvert. Il prit dans les paquetages de la donzelle son couchage et l’y installa, avant de monter sa tente et la mettre dedans. Ceci étant fait, il prit de quoi faire du feu, alluma le feu en question, puis il mit des pièges dans les buissons au cas où ils auraient quelque chose à se mettre sous la dent, et il attendit.

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[Voix Off] Le voyage de la jeune enchanteresse venait tout juste de commencer qu’elle était déjà à bout de force. Et oui, on ne se lance pas dans une aventure aussi simplement. Le monde n’était pas fait que d’air pur et d’eau fraiche. A son réveille, en plus d’avoir perdu vingt quatre heures de sa vie, la belle endormie gagnera de magnifiques courbatures. Pour le moment endormit, elle belle rêve d’un rêve qu’elle aura totalement oublié quand elle ouvrira les yeux. Cauchemar ou doux songe ? Nul ne le saura jamais. Alors pendant que son temps s’écoule doucement dans le sablier du temps, le jeune homme s’occupe. Ce qu’il ignore pour c’est qu’on les observe. Une petite ondine les guette sur son rocher. Elle connait parfaitement bien l’identité de la jeune fille, être une enfant d’une Ondine et d’un noble chevalier ne fait pas passer inaperçu surtout dans son pays d’origine. Par contre, le jeune homme l’intriguait. Ces Ondines alors … Toujours en quête d’un jeune homme à attirer dans leurs filets pour le garder précieusement dans leur palais aquatique. Ces cousines des sirènes ne sont pas aussi jolies qu’elles, n’ont pas un chant plus que magnifique mais elles savent y faire pour faire venir les hommes. Cette petite Ondine, en mode miniature sur son rocher, n’était cependant pas ici pour séduire le jeune cavalier. Elle attendit qu’il s’approche du filet d’eau pour l’interpeller et lui poser en même temps quelques questions.

- Psst ! Toi, oui toi… Que fais-tu par ici ? Tu n’es pas du coin. Que lui veux-tu à la fille de ma sœur ?

Seth avait eu la bonne idée de s’arrêter dans cette clairière… Elle était jadis l’emplacement même où le père de Tsawa avait cessé un pacte avec une Ondine. C’était aussi ici même qu’on l’avait vu pour la dernière fois. La petite Ondine sauta sur la rive et s’approcha des bottes du géant que Seth était face à elle. Les points sur ses hanches, elle pencha la tête et continua à lui adresser la parole.


- Si tu sers cette sorcière, tu n’es pas le bienvenu ici ! Elle a déjà eu le père, nous ne lui laisserons pas la fille ! Tu peux partir rejoindre ta maudite maîtresse ! Et puissiez vous brûler sous les flammes du plus puissant des dragons !

Les Ondines… Toujours à exagérer et surenchérir les faits. Celle-ci ne manquait cependant pas de courage pour se montrer sous sa petite taille et agresser envie le voyageur qui n’avait rien demandé. Alors que la petite Ondine attendait impatiemment des réponses à ses questions un piège se déclencha et coinça un petit lapin imprudent. Tout comme Tsawa, il était parti à l’aventure un peu trop vite et n’avait agit que pour ses plus basses pulsions se jetant directement dans la gueule du loup. Il allait finir griller c’était chose sûr maintenant. Si Tsawa ne voulait pas finir de la même manière, elle devrait apprendre maintenant, sur le chemin qu’elle avait commencé, à être plus prudente et plus sage. . L’ondine fit quelques pas sur le côté regardant le piège. Un profond dégout semblait la prendre. Elle regarda l’homme puis le piège avant de reporter son regard dégouté sur l’homme. Elle n’avait pas besoin de parler pour lui faire comprendre qu’elle le trouvait horrible et cruel. Pauvre bête. Elle n’avait pas méritait un tel châtiment et pourtant, il fallait bien vivre et se nourrir. Celui qui ne faisait pas attention passait à la casserole, c’était simple et clair, une véritable chaîne alimentaire. S’il comptait le laver et le dépecer, il le ferait surement dans le petit ruisseau qui s’écoulait. Autrement dit, d’où venait la petite Ondine. Plissant ses yeux, elle fixa l’homme un long moment. Méfiante elle prit alors une taille humaine, se grandissant pour barrer l’accès à sa source d’eau.

- N’y pense même pas canaille. Cette eau est pure et renferme un trésor d’une grande valeur. Je ne te laisserais pas le profaner avec du sang de rongeur.


Sa silhouette était une enveloppe liquide qui gouttelait le long de ses bras, mains et doigts.


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