Le jeune homme n’aimait pas cette situation. Il ne l’aimait vraiment pas. Il avait eu l’impression que tout lui échappait, lui glissait entre les doigts comme de l’eau. Heureusement, après le départ de Mathilda, tout semblait finit. La réaction de la demoiselle était étrange et excessive mais pas incompréhensible. Du moins, c’est ce qu’il se disait. En revanche, il n’aurait jamais imaginé qu’elle aurait pu aller aussi loin, oubliant même tout protocole et bienséance. Et d’ailleurs, il s’était lui-même découvert une face qu’il ne se connaissait pas et qu’il n’avait jamais eu l’occasion d’exploiter auparavant. A aucun moment il n’avait perdu son sang-froid et il ignorait qu’il pouvait rester aussi flegmatique dans une telle situation. Et il ne se savait pas non plus capable d’une colère si froide et sourde. Car oui, les paroles de la jeune fille l’avait mis en colère. Et ce n’était pas seulement car il s’agissait d’injures grossière faite envers un membre de la famille impériale, mais aussi car il se sentait indirectement visé par tout ces propos, bien que la fille aux cheveux noirs pensait déverser sa haine sur Lelouch uniquement. Les enfants inutiles devaient être jetés aux ordures comme de vulgaires déchets… Il se rendit compte que ces mots lui avait fait mal et avait rouvert une brèche de son passé. Ce jour-là il y a si longtemps… Lorsque Nathan l’avait trouvé dans cette cellule minable et sombre… C’était si loin à présent. Pourtant, il ne savait toujours pas ce qu’il y faisait. Pour lui c’était un peu ça, il illustrait les paroles de Mathilda : Ce cachot, on l’y avait jeté pour se débarrasser de lui. C’était sans doute cette pensée qui l’avait fait réagir ainsi devant l’invitée. C’est pourquoi il se sentit un peu coupable quand le jeune prince le remercia de l’avoir protégé. Car évidement, c’était bien ce qu’il avait fait mais ça n’avait pas été uniquement par gentillesse, amitié, ou une autre chose du genre. Ce sentiment de culpabilité l’empêcha de répondre, et même de sourire à la remarque faussement exaspéré du garçon quand à sa sale manie de le vouvoyer. Gilbert pris alors conscience de ses propres blessures quand Lelouch, devant son mutisme, le lui avait fait remarquer. Il regardait les petits éclats de bois fiché dans la manche de sa chemise qui commençait à être souillée de la couleur carmin du sang. Il sentait sa joue lui bruler et il en était de même pour son cou. Rien d’insupportable mais pas franchement des plus agréables… Malgré tout, il voulut protester fortement lorsque Lelouch lui proposa ses soins. Il considéré que ce n’était rien, que les lésions étaient seulement superficielle, et que même si ce n’était pas le cas, il pouvait très bien se débrouiller tout seul. Mais rien à faire. Il n’eu même pas le temps d’exposer le premiers de ses maigres arguments que le plus jeune lui démontrait déjà les siens, vantant ses mérite d’infirmier devenu somme toute très honorable grâce –ou plutôt à cause- de sa sœur cadette et sa maladresse quasi-légendaire. Devant tant de fougue, il accepta à contrecœur, las et gêné. Pourquoi fallait-il que d’autres se souci de lui ? Il n’avait rien à donner, rien à offrir en échange de cette attention que ses proches lui soumettaient. Il mit de coté ses considérations pendant un temps. Sur le chemin menant à la salle de bain, il remarqua que Lelouch portait une attention toute spéciale au fait de ne croiser personne dans les couloirs. Devant une telle conviction, Gilbert se garda bien de lui dire qu’aucuns des serviteurs ou majordomes présent ici n’iraient dire quoi que ce soit à ses parents ou aux invités s’ils les croisaient et découvrait le jeune héritier Nightfield dans cet état.
Malgré tout, ce fut sans encombres ni rencontres que Lelouch et Gilbert arrivèrent dans la salle d’eau juxtaposant la chambre de ce dernier. Car la demeure était si grande que les propriétaires avaient pu s’offrir le luxe d’une grande salle de bain pour chaque chambre de la maisonnée. Lorsqu’il franchi la distance qui le séparait de la baignoire, il remarqua que moins de sang perlait pour s’écraser sur le carrelage blanc que lorsqu’il était en bas. Le liquide rouge commençait sans doute déjà à coaguler. Il s’assit sur le rebord de la baignoire en indiquant à Lelouch où il pourrait trouver des ciseaux. Il était en effet impossible de simplement retirer le vêtement. Et ce fut donc avec résignation qu’il regarda le jeune garçon découper le tissu. Il s’y résolu et laissa faire son vis-à-vis. D’un coté, il avait l’air de prendre sa tache vraiment au sérieux, ce qui arracha une esquisse de sourire à Gilbert. Au final, c’était toujours un gamin, et prince ou pas, il se trahissait lui aussi. Il écouta à peine la question de celui-ci et y répondit négativement par un vague mouvement de tête. Non, il n’avait pas besoin de mordre quelque chose. Tout de même, ce n’était pas un blessé de guerre à qui il fallait amputer un membre. Cette interrogation avait été une autre preuve de la naïveté que pouvait montrer l’héritier du trône. De toute façon, il était tellement perdu dans ses pensées que cela agissait comme un anesthésiant naturel. Les mots de Mathilda résonnaient en boucle dans sa tête. Tout à l’heure, Lelouch avait laissé le flot de paroles venimeuses l’atteindre, sans rien dire ni rien faire. Peut-être avait-il pensait à sa famille. Gilbert avait bien comprit à quel point son cadet tenait à ses sœurs et à sa mère. Les liens du sang semblait être quelque chose de fort pour le jeune garçon. L’héritier des Nightfield se demandait d’ailleurs comment il réagirait s’il apprenait que son ainé n’avait en fait aucuns liens de sang avec Lisa et Nathan. Car seuls les trois concernés ainsi que quelques rares serviteurs fidèles du domaine connaissaient la vérité. C’était encore une chose que le jeune homme aux yeux doré devait cacher… Il sortit de sa rêverie quand il comprit que Lelouch avait finit avec son bras. Celui-ci s’excusa de sa présence, qui avait était le seul déclencheur de la colère de la jeune fille. L’intéressé observa le bandage sans ciller pendant un instant avant de lui répondre d’une voix complètement neutre et désintéressé.
- Ça, je ne peux pas dire le contraire.
Il se tourna vers un miroir et examina les estafilades causées par le fil de l’archet, portant une main à sa joue. Ce qu’il venait de dire n’avait rien d’un reproche, mais il ne réussissait pas à prendre complètement conscience du fait que cela pourrait être blessant. Car il fallait bien appeler un chat un chat : Si Lelouch n’était pas venue, la demoiselle n’aurait eu aucune raison de se mettre dans une telle colère. Pour le moment, il s’inquiéta plus de savoir comment il allait se justifier face à tout le monde. Il ne pouvait décemment pas parler de Mathilda, ou alors en privé avec son père, mais il ne trouvait aucunes excuses valables. Il ne pouvait pas dire qu’il s’était battu ou était tombé, ce n’était vraiment pas crédible. Au pire, il aurait pu accuser un chat, mais il détestait tellement ces bêtes-là qu’une fois encore, ça ne marcherait pas. Finalement, son regard dans le reflet glissa jusque sur sa chemise, à présent dans un piètre état. Silencieux, il la déboutonna et l’ôta avant de la tendre devant lui d’un air dépité. Il considérait que ce n’était pas parce que l’on avait les moyens que l’on devait se permettre de gaspiller. Et là, le tissu était dans un tel état lamentable que le vêtement était bel et bien fichu. Il n’eut besoin que de deux pas pour retourner dans sa chambre.
- Il parait que la sœur ainée de Mathilda à été dupée et abusée par un homme de rang bien supérieur et proche de l’Empereur. D’après les dires, justice n’aurait jamais été faite car l’homme avait un statut bien plus haut que sa victime. Mathilda n’aurait jamais pu pardonner ni à celui qui a trompé, ni à ceux qui ont laissé faire sans rien dire. Je ne crois pas aux racontars d’habitude, mais devant une telle hargne, cette histoire doit être plus qu’un simple ragot.
Il ne savait pas vraiment pourquoi il avait racontait ça. C’était quelque chose qu’il avait entendu au hasard d’une discussion de couloir, et c’était avant même de rencontrer la jeune fille pour la première fois. Il fouillait dans une grande penderie en bois massifs et finement décorer. Après avoir trouvait ce qu’il cherchait, c’est-à-dire une chemise dans un meilleurs état que la précédente, il se tourna vers Lelouch. Il le fixait et semblait noyé dans ses pensées. Méditait-il ce que Gilbert venait de lui dire ? Soudain, le jeune homme réalisa que sa tenue n’était pas des plus décentes. Surtout que sans même y penser, il avait laissé le petit prince voir les diverses cicatrices dont son corps était infligé. Ces héritages de la période sombre de sa vie, notamment très présente sur son dos, étaient bien moins visibles qu’auparavant et mis à part deux ou trois qui étaient le résultat de blessures plus graves que le reste, on ne distinguait guère plus que des traces blanchâtres à présent. Il se dépêcha néanmoins de se vêtir en s’efforçant de faire comme si de rien était.
Légèrement embarrassé, il s’appuya dos au ur en soupirant et commença à boutonner sa chemise, essayant de se rattraper pour tout à l’heure en continuant sur le sujet.
- Mais ce n’est rien. D’un coté ce n’est pas plus mal. Comme ça, elle fera tout pour m’éviter et elle arrêtera enfin ses minauderies. –Devant sa gêne, il se trompa d’emplacement pour les boutons, les décalant d’un cran mais ne le remarqua même pas- Je ne supporte pas les gens comme elle. Donc on peut dire qu’au final, ça m’aura presque rendu service.
Malgré tout, ce fut sans encombres ni rencontres que Lelouch et Gilbert arrivèrent dans la salle d’eau juxtaposant la chambre de ce dernier. Car la demeure était si grande que les propriétaires avaient pu s’offrir le luxe d’une grande salle de bain pour chaque chambre de la maisonnée. Lorsqu’il franchi la distance qui le séparait de la baignoire, il remarqua que moins de sang perlait pour s’écraser sur le carrelage blanc que lorsqu’il était en bas. Le liquide rouge commençait sans doute déjà à coaguler. Il s’assit sur le rebord de la baignoire en indiquant à Lelouch où il pourrait trouver des ciseaux. Il était en effet impossible de simplement retirer le vêtement. Et ce fut donc avec résignation qu’il regarda le jeune garçon découper le tissu. Il s’y résolu et laissa faire son vis-à-vis. D’un coté, il avait l’air de prendre sa tache vraiment au sérieux, ce qui arracha une esquisse de sourire à Gilbert. Au final, c’était toujours un gamin, et prince ou pas, il se trahissait lui aussi. Il écouta à peine la question de celui-ci et y répondit négativement par un vague mouvement de tête. Non, il n’avait pas besoin de mordre quelque chose. Tout de même, ce n’était pas un blessé de guerre à qui il fallait amputer un membre. Cette interrogation avait été une autre preuve de la naïveté que pouvait montrer l’héritier du trône. De toute façon, il était tellement perdu dans ses pensées que cela agissait comme un anesthésiant naturel. Les mots de Mathilda résonnaient en boucle dans sa tête. Tout à l’heure, Lelouch avait laissé le flot de paroles venimeuses l’atteindre, sans rien dire ni rien faire. Peut-être avait-il pensait à sa famille. Gilbert avait bien comprit à quel point son cadet tenait à ses sœurs et à sa mère. Les liens du sang semblait être quelque chose de fort pour le jeune garçon. L’héritier des Nightfield se demandait d’ailleurs comment il réagirait s’il apprenait que son ainé n’avait en fait aucuns liens de sang avec Lisa et Nathan. Car seuls les trois concernés ainsi que quelques rares serviteurs fidèles du domaine connaissaient la vérité. C’était encore une chose que le jeune homme aux yeux doré devait cacher… Il sortit de sa rêverie quand il comprit que Lelouch avait finit avec son bras. Celui-ci s’excusa de sa présence, qui avait était le seul déclencheur de la colère de la jeune fille. L’intéressé observa le bandage sans ciller pendant un instant avant de lui répondre d’une voix complètement neutre et désintéressé.
- Ça, je ne peux pas dire le contraire.
Il se tourna vers un miroir et examina les estafilades causées par le fil de l’archet, portant une main à sa joue. Ce qu’il venait de dire n’avait rien d’un reproche, mais il ne réussissait pas à prendre complètement conscience du fait que cela pourrait être blessant. Car il fallait bien appeler un chat un chat : Si Lelouch n’était pas venue, la demoiselle n’aurait eu aucune raison de se mettre dans une telle colère. Pour le moment, il s’inquiéta plus de savoir comment il allait se justifier face à tout le monde. Il ne pouvait décemment pas parler de Mathilda, ou alors en privé avec son père, mais il ne trouvait aucunes excuses valables. Il ne pouvait pas dire qu’il s’était battu ou était tombé, ce n’était vraiment pas crédible. Au pire, il aurait pu accuser un chat, mais il détestait tellement ces bêtes-là qu’une fois encore, ça ne marcherait pas. Finalement, son regard dans le reflet glissa jusque sur sa chemise, à présent dans un piètre état. Silencieux, il la déboutonna et l’ôta avant de la tendre devant lui d’un air dépité. Il considérait que ce n’était pas parce que l’on avait les moyens que l’on devait se permettre de gaspiller. Et là, le tissu était dans un tel état lamentable que le vêtement était bel et bien fichu. Il n’eut besoin que de deux pas pour retourner dans sa chambre.
- Il parait que la sœur ainée de Mathilda à été dupée et abusée par un homme de rang bien supérieur et proche de l’Empereur. D’après les dires, justice n’aurait jamais été faite car l’homme avait un statut bien plus haut que sa victime. Mathilda n’aurait jamais pu pardonner ni à celui qui a trompé, ni à ceux qui ont laissé faire sans rien dire. Je ne crois pas aux racontars d’habitude, mais devant une telle hargne, cette histoire doit être plus qu’un simple ragot.
Il ne savait pas vraiment pourquoi il avait racontait ça. C’était quelque chose qu’il avait entendu au hasard d’une discussion de couloir, et c’était avant même de rencontrer la jeune fille pour la première fois. Il fouillait dans une grande penderie en bois massifs et finement décorer. Après avoir trouvait ce qu’il cherchait, c’est-à-dire une chemise dans un meilleurs état que la précédente, il se tourna vers Lelouch. Il le fixait et semblait noyé dans ses pensées. Méditait-il ce que Gilbert venait de lui dire ? Soudain, le jeune homme réalisa que sa tenue n’était pas des plus décentes. Surtout que sans même y penser, il avait laissé le petit prince voir les diverses cicatrices dont son corps était infligé. Ces héritages de la période sombre de sa vie, notamment très présente sur son dos, étaient bien moins visibles qu’auparavant et mis à part deux ou trois qui étaient le résultat de blessures plus graves que le reste, on ne distinguait guère plus que des traces blanchâtres à présent. Il se dépêcha néanmoins de se vêtir en s’efforçant de faire comme si de rien était.
Légèrement embarrassé, il s’appuya dos au ur en soupirant et commença à boutonner sa chemise, essayant de se rattraper pour tout à l’heure en continuant sur le sujet.
- Mais ce n’est rien. D’un coté ce n’est pas plus mal. Comme ça, elle fera tout pour m’éviter et elle arrêtera enfin ses minauderies. –Devant sa gêne, il se trompa d’emplacement pour les boutons, les décalant d’un cran mais ne le remarqua même pas- Je ne supporte pas les gens comme elle. Donc on peut dire qu’au final, ça m’aura presque rendu service.