Order of the Celestial Knights
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description- Mélodie Melancolique, Machiavelique, Magnifique et Magique ~ Reveil d'un écho du passé - [Pv Lelouch] - Page 1 EmptyRe: - Mélodie Melancolique, Machiavelique, Magnifique et Magique ~ Reveil d'un écho du passé - [Pv Lelouch]

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Le jeune homme n’aimait pas cette situation. Il ne l’aimait vraiment pas. Il avait eu l’impression que tout lui échappait, lui glissait entre les doigts comme de l’eau. Heureusement, après le départ de Mathilda, tout semblait finit. La réaction de la demoiselle était étrange et excessive mais pas incompréhensible. Du moins, c’est ce qu’il se disait. En revanche, il n’aurait jamais imaginé qu’elle aurait pu aller aussi loin, oubliant même tout protocole et bienséance. Et d’ailleurs, il s’était lui-même découvert une face qu’il ne se connaissait pas et qu’il n’avait jamais eu l’occasion d’exploiter auparavant. A aucun moment il n’avait perdu son sang-froid et il ignorait qu’il pouvait rester aussi flegmatique dans une telle situation. Et il ne se savait pas non plus capable d’une colère si froide et sourde. Car oui, les paroles de la jeune fille l’avait mis en colère. Et ce n’était pas seulement car il s’agissait d’injures grossière faite envers un membre de la famille impériale, mais aussi car il se sentait indirectement visé par tout ces propos, bien que la fille aux cheveux noirs pensait déverser sa haine sur Lelouch uniquement. Les enfants inutiles devaient être jetés aux ordures comme de vulgaires déchets… Il se rendit compte que ces mots lui avait fait mal et avait rouvert une brèche de son passé. Ce jour-là il y a si longtemps… Lorsque Nathan l’avait trouvé dans cette cellule minable et sombre… C’était si loin à présent. Pourtant, il ne savait toujours pas ce qu’il y faisait. Pour lui c’était un peu ça, il illustrait les paroles de Mathilda : Ce cachot, on l’y avait jeté pour se débarrasser de lui. C’était sans doute cette pensée qui l’avait fait réagir ainsi devant l’invitée. C’est pourquoi il se sentit un peu coupable quand le jeune prince le remercia de l’avoir protégé. Car évidement, c’était bien ce qu’il avait fait mais ça n’avait pas été uniquement par gentillesse, amitié, ou une autre chose du genre. Ce sentiment de culpabilité l’empêcha de répondre, et même de sourire à la remarque faussement exaspéré du garçon quand à sa sale manie de le vouvoyer. Gilbert pris alors conscience de ses propres blessures quand Lelouch, devant son mutisme, le lui avait fait remarquer. Il regardait les petits éclats de bois fiché dans la manche de sa chemise qui commençait à être souillée de la couleur carmin du sang. Il sentait sa joue lui bruler et il en était de même pour son cou. Rien d’insupportable mais pas franchement des plus agréables… Malgré tout, il voulut protester fortement lorsque Lelouch lui proposa ses soins. Il considéré que ce n’était rien, que les lésions étaient seulement superficielle, et que même si ce n’était pas le cas, il pouvait très bien se débrouiller tout seul. Mais rien à faire. Il n’eu même pas le temps d’exposer le premiers de ses maigres arguments que le plus jeune lui démontrait déjà les siens, vantant ses mérite d’infirmier devenu somme toute très honorable grâce –ou plutôt à cause- de sa sœur cadette et sa maladresse quasi-légendaire. Devant tant de fougue, il accepta à contrecœur, las et gêné. Pourquoi fallait-il que d’autres se souci de lui ? Il n’avait rien à donner, rien à offrir en échange de cette attention que ses proches lui soumettaient. Il mit de coté ses considérations pendant un temps. Sur le chemin menant à la salle de bain, il remarqua que Lelouch portait une attention toute spéciale au fait de ne croiser personne dans les couloirs. Devant une telle conviction, Gilbert se garda bien de lui dire qu’aucuns des serviteurs ou majordomes présent ici n’iraient dire quoi que ce soit à ses parents ou aux invités s’ils les croisaient et découvrait le jeune héritier Nightfield dans cet état.

Malgré tout, ce fut sans encombres ni rencontres que Lelouch et Gilbert arrivèrent dans la salle d’eau juxtaposant la chambre de ce dernier. Car la demeure était si grande que les propriétaires avaient pu s’offrir le luxe d’une grande salle de bain pour chaque chambre de la maisonnée. Lorsqu’il franchi la distance qui le séparait de la baignoire, il remarqua que moins de sang perlait pour s’écraser sur le carrelage blanc que lorsqu’il était en bas. Le liquide rouge commençait sans doute déjà à coaguler. Il s’assit sur le rebord de la baignoire en indiquant à Lelouch où il pourrait trouver des ciseaux. Il était en effet impossible de simplement retirer le vêtement. Et ce fut donc avec résignation qu’il regarda le jeune garçon découper le tissu. Il s’y résolu et laissa faire son vis-à-vis. D’un coté, il avait l’air de prendre sa tache vraiment au sérieux, ce qui arracha une esquisse de sourire à Gilbert. Au final, c’était toujours un gamin, et prince ou pas, il se trahissait lui aussi. Il écouta à peine la question de celui-ci et y répondit négativement par un vague mouvement de tête. Non, il n’avait pas besoin de mordre quelque chose. Tout de même, ce n’était pas un blessé de guerre à qui il fallait amputer un membre. Cette interrogation avait été une autre preuve de la naïveté que pouvait montrer l’héritier du trône. De toute façon, il était tellement perdu dans ses pensées que cela agissait comme un anesthésiant naturel. Les mots de Mathilda résonnaient en boucle dans sa tête. Tout à l’heure, Lelouch avait laissé le flot de paroles venimeuses l’atteindre, sans rien dire ni rien faire. Peut-être avait-il pensait à sa famille. Gilbert avait bien comprit à quel point son cadet tenait à ses sœurs et à sa mère. Les liens du sang semblait être quelque chose de fort pour le jeune garçon. L’héritier des Nightfield se demandait d’ailleurs comment il réagirait s’il apprenait que son ainé n’avait en fait aucuns liens de sang avec Lisa et Nathan. Car seuls les trois concernés ainsi que quelques rares serviteurs fidèles du domaine connaissaient la vérité. C’était encore une chose que le jeune homme aux yeux doré devait cacher… Il sortit de sa rêverie quand il comprit que Lelouch avait finit avec son bras. Celui-ci s’excusa de sa présence, qui avait était le seul déclencheur de la colère de la jeune fille. L’intéressé observa le bandage sans ciller pendant un instant avant de lui répondre d’une voix complètement neutre et désintéressé.


- Ça, je ne peux pas dire le contraire.


Il se tourna vers un miroir et examina les estafilades causées par le fil de l’archet, portant une main à sa joue. Ce qu’il venait de dire n’avait rien d’un reproche, mais il ne réussissait pas à prendre complètement conscience du fait que cela pourrait être blessant. Car il fallait bien appeler un chat un chat : Si Lelouch n’était pas venue, la demoiselle n’aurait eu aucune raison de se mettre dans une telle colère. Pour le moment, il s’inquiéta plus de savoir comment il allait se justifier face à tout le monde. Il ne pouvait décemment pas parler de Mathilda, ou alors en privé avec son père, mais il ne trouvait aucunes excuses valables. Il ne pouvait pas dire qu’il s’était battu ou était tombé, ce n’était vraiment pas crédible. Au pire, il aurait pu accuser un chat, mais il détestait tellement ces bêtes-là qu’une fois encore, ça ne marcherait pas. Finalement, son regard dans le reflet glissa jusque sur sa chemise, à présent dans un piètre état. Silencieux, il la déboutonna et l’ôta avant de la tendre devant lui d’un air dépité. Il considérait que ce n’était pas parce que l’on avait les moyens que l’on devait se permettre de gaspiller. Et là, le tissu était dans un tel état lamentable que le vêtement était bel et bien fichu. Il n’eut besoin que de deux pas pour retourner dans sa chambre.


- Il parait que la sœur ainée de Mathilda à été dupée et abusée par un homme de rang bien supérieur et proche de l’Empereur. D’après les dires, justice n’aurait jamais été faite car l’homme avait un statut bien plus haut que sa victime. Mathilda n’aurait jamais pu pardonner ni à celui qui a trompé, ni à ceux qui ont laissé faire sans rien dire. Je ne crois pas aux racontars d’habitude, mais devant une telle hargne, cette histoire doit être plus qu’un simple ragot.


Il ne savait pas vraiment pourquoi il avait racontait ça. C’était quelque chose qu’il avait entendu au hasard d’une discussion de couloir, et c’était avant même de rencontrer la jeune fille pour la première fois. Il fouillait dans une grande penderie en bois massifs et finement décorer. Après avoir trouvait ce qu’il cherchait, c’est-à-dire une chemise dans un meilleurs état que la précédente, il se tourna vers Lelouch. Il le fixait et semblait noyé dans ses pensées. Méditait-il ce que Gilbert venait de lui dire ? Soudain, le jeune homme réalisa que sa tenue n’était pas des plus décentes. Surtout que sans même y penser, il avait laissé le petit prince voir les diverses cicatrices dont son corps était infligé. Ces héritages de la période sombre de sa vie, notamment très présente sur son dos, étaient bien moins visibles qu’auparavant et mis à part deux ou trois qui étaient le résultat de blessures plus graves que le reste, on ne distinguait guère plus que des traces blanchâtres à présent. Il se dépêcha néanmoins de se vêtir en s’efforçant de faire comme si de rien était.

Légèrement embarrassé, il s’appuya dos au ur en soupirant et commença à boutonner sa chemise, essayant de se rattraper pour tout à l’heure en continuant sur le sujet.


- Mais ce n’est rien. D’un coté ce n’est pas plus mal. Comme ça, elle fera tout pour m’éviter et elle arrêtera enfin ses minauderies. –Devant sa gêne, il se trompa d’emplacement pour les boutons, les décalant d’un cran mais ne le remarqua même pas- Je ne supporte pas les gens comme elle. Donc on peut dire qu’au final, ça m’aura presque rendu service.

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Un silence fugace se déposa dans la salle d’eau. Lelouch c’était relevé après avoir finit de nettoyer les plaies de son ami puis il enfila sa veste blanche, qu’il avait déposé un peu plus tôt sur un meuble. Gilbert observa un instant le bandage blanc qui entourait son bras blessé. Il répondit affirmativement, d’une voix dépourvue d’émotion, à la remarque que le prince venait de formuler il y à peu. Surpris, Lelouch écarquilla les yeux… avant qu’un sourire légèrement triste apparaisse sur son visage. L’espace d’un instant, son regard se détourna de son ami pour fixer un point connu de lui seul. Même si c’était blessant d’entendre la vérité, le jeune garçon était d’une certaine manière heureux. Nombre de personnes l’entourant lui auraient prouvé par tous les moyens que ce n’était point de sa faute. Ils auraient trouvé de fausses excuses dans le but de préserver ou du moins de se faire bien voir aux yeux du prince. Gilbert contrairement à tous ces hypocrites avait mis Lelouch face à la cruelle vérité. C’était mieux ainsi et Lelouch savait que son ami était une personne fiable. Si jamais l’héritier se perdait sur un chemin erroné, le jeune homme ne prendrait sûrement pas de gant pour le lui dire. C’était rassurant de savoir qu’il avait une sorte de garde fou à ses cotés. Il en aurait sans aucun doute besoin dans un futur proche. Les stratagèmes de la cours pouvait s’avérer dangereux... Lelouch était conscient que pour le moment il était préservé de l’influence négative de la cours...

~*~


Gilbert semblait être prisonnier de ses pensées, il faisait face à l’imposant miroir se trouvant dans la salle de bain. Il finit par ôter sa chemise qui avouons le était dans un état déplorable... tachée de sang et déchirer au niveau de la manche suite à l’intervention de Lelouch. Il laissa choir le morceau d’étoffe sur le sol, formant une masse informe blanche et rougeâtre. C’est à cet instant que le prince nota que le dos de son ami était parsemé d’étranges marques pour la plupart blanchâtres. Son étonnement surpassa son embarras de voir son ainé se dévêtir devant lui. Les marques ressemblaient à des cicatrices... leur couleur claire semblait indiquer qu’elles étaient là depuis de nombreuses années. Les sourcils légèrement froncés, Lelouch se demanda quand et comment Gilbert avait pu se blesser de la sorte. Est-ce un accident ?! Le jeune garçon détourna son regard, sentant qu’il avait vu quelque chose qu’il n’aurait pas dû voir. Si un jour Gilbert voulait lui en parler, il l’écouterait patiemment... mais en aucun cas il le questionnerait de lui-même. Sans aucun préavis, le jeune homme se déplaça et instinctivement le jeune invité le suivit, guidé par sa voix. Lelouch apprit ainsi que Mathilda avait une sœur ainée... et que cette dernière avait été trompée par un noble britannien. Ainsi la haine de la jeune femme était plus ou moins justifiée. Du moins si les rumeurs qui circulaient au sein de la société aristocratique étaient vraies. La jeune demoiselle en voulait aux personnes de hauts rangs et en particulier à l’Empereur. Par conséquent elle avait pris pour cible une proie pour le moins facile... un des enfants du Souverain. Gilbert fouillait dans une penderie qui s’apparentait plus à une œuvre d’art par ses fines décorations, qu’à un simple meuble en bois massif. Lelouch quand à lui s’arrêta au milieu de la pièce, songeur.

* Pourquoi justice n’a pas été faite ?! Un crime est un crime... il se doit d’être puni même s’il a été commis par un membre de la noblesse. Au contraire ces derniers devraient montrer l’exemple. Il en va de même pour la famille Impériale... *


Lelouch ne comprenait pas comment son père avait pu laisser passer sous silence une telle affaire. Le Souverain du Saint Empire Britannien possédait les trois pouvoirs, par conséquent le pouvoir judicaire. Même si des juges et des tribunaux se chargeaient de toutes les procédures concernant les procès, c’était le Souverain qui donnait la décision définitive. Son rôle était de proclamer le verdict... parfois la sentence. Une pensée vient à l’esprit de Lelouch comme une lueur d’espoir. Peut-être était-ce le juge lui-même qui avait sauvé le noble ! La petite flamme qui venait d’apparaitre se trouva balayer par un vent violent. Son père aurait dû revenir sur la décision. Le jeune prince ne comprenait pas la décision de son père. Il l’avait toujours vu comme un homme droit et fier. Il pouvait se montrer impitoyable en publique, souvent ferme dans ses convictions... mais en privé, quand son emploi du temps le lui permettait il se rendait à la Villa Aries. Son visage si froid devenait soudain extrêmes doux. SI son père avait deux facettes peut-être y en avait-il une troisième. Celle d’un homme se complaisant dans le mensonge et l’hypocrisie.

~*~


Le regard de Lelouch était posé sur Gilbert mais il ne le voyait pas vraiment. Son esprit était trop accaparé par ses réflexions pour se rendre compte de ce qui l’entourait. Il avait même oublié où il se trouvait. Un léger soupire et plus particulièrement une voix familière le tira de ses sombres songes. Son regard terne redevint violet lumineux lorsqu’il localisa Gilbert adossé au mur. Ne prêtant pas grande attention à ce que son ami disait, Lelouch était concentré sur les gestes du fils Nightfield. Ce dernier boutonnait une jolie chemise finement tissée. Gilbert devait être dans les nuages car les boutons étaient décalés d’un cran. Le jeune prince essaya de se contenir face à la scène pour le moins comique : Gilbert avec un visage entre exaspération et sérieux revêtant une chemise mal boutonnée… Lelouch ne réussit pas à étouffer son amusement et il finit par rire aux éclats. Un rire enfantin aussi clair et doux que le son du cristal.

- Excuse-moi… C’est trop drôle ! – rire amusé – Gilbert… ta chemise… tu ne sais donc pas la boutonner correctement à ton âge ?!

Le jeune garçon essaya de se contrôler et de reprendre son sérieux. Cette tâche fut pour le moins ardue et fastidieuse... Se retournant pour ne plus voir l’objet de son amusement. Son regard se posa sur un grand lit baldaquin puis un secrétaire finement conçut et finalement sur un ensemble de meubles que l’on trouve habituellement dans une chambre... L’information mit quelques secondes avant de s’imprimer parfaitement dans l’esprit de Lelouch. Il se trouvait dans la chambre de Gilbert. C’était la première fois qu’il pénétrait dans cette pièce plutôt... intime du jeune homme. Le jeune prince venait de se souvenir qu’il avait suivit son ami et par conséquent qu’il n’avait en aucun cas demandé la permission de rentrer dans la pièce. C’était pour le moins impoli mais surtout gênant. La bouche légèrement ouverte fasse à la constatation embarrassante, il se retourna vers on ami, le visage légèrement empourpré. Lelouch ne savait tout bonnement plus ou se mettre. Devait-il sortir ? C’est timidement qu’il s’adressa à son ami.

- Tu as une très jolie chambre... et désolé d’être entré sans y avoir été invité. Décidemment ma conduite d’aujourd’hui est déplorable.

Lelouch laissa échapper un soupire, signe de son exaspération légèrement amusé fasse à son incapacité enfantine à respecter les protocoles. Il regarda à nouveau Gilbert, un sourire simple mais doux aux bords des lèvres. Ils ne leur restaient plus énormément de temps à passer ensemble mais au moins Lelouch aura eu la chance de passer un peu de temps avec son ami comme il l’avait souhaité en venant. Il avait même vu la chambre du fils Nightfield, ce qu’il se garderait bien de dire à ses deux jeunes sœurs aux risquent de provoquer leurs jalousies, notamment celle de Euphemia.

- Alors que fait-on maintenant ? Tu veux peut-être rejoindre tes parents ?

Lelouch n’avait pas particulièrement envie de retourner dans le jardin. La raison était simple et tenait en un nom : Mathilda. Mais si c’était le souhait de son ami de rejoindre la réception, le jeune garçon ne s’y opposerait pas…

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Jamais, ô grand jamais, Gilbert n'osait laisser ses émotions transparaitres. Le sourire lui montait rarement aux lèvres, et il ne montrait pas de larmes. C'était son leitmotiv, que d'apparaitre comme un jeune homme poli, bien élevé et parfait sous beaucoup de points. Il ne pouvait se permettre de décevoir ses parents, après tout.
Pourtant, malgré tout ses efforts, toutes ses résolutions, le rouge de la gêne s'était frayé un chemin sur ses joues. Il baissa les yeux sur sa chemise, défaisant une nouvelle fois les boutons. Il était moins confus de s’être trompé que d’être la cause du rire de son cadet. Comme le reste, Gilbert riait peu. En conséquence, il était bien mal à l’aise lorsqu’il était le sujet d’une plaisanterie. Souvent, les invités de ses parents en jouaient, se disant qu’il était tellement amusant et bienvenue de voir le jeune homme devenir soudain écarlate, bredouillant et maladroit. C’était un spectacle à la fois inattendu et apprécié, car le monde avait là la preuve que l’héritier des Nightfield n’était pas dénué de sentiments, et qu’il faisait simplement de son mieux pour agir comme l’adulte qu’il n’était pas encore. Généralement, dans ces moments-là, Gilbert se dépêchait de bafouiller en vitesse une excuse pleine de regrets avant de filer à l’étage, à l’abri des regards. Il se passait le visage sous l’eau froide en espérant vainement que la fraicheur ferait partir la rougeur de ses joues, puis il attendait calmement, en attendant qu’il ne se calme. Au passage, il cassait généralement un ou deux vases par maladresse.

Le problème actuel étant que pour le moment, Gilbert n’avait aucun endroit où se réfugier pour se dérober au regard de Lelouch. Fixant de son regard d’or le sol pour masquer un peu son visage, il marmonna des paroles incompréhensibles au commun des mortels. Des râleries mêlées à des excuses qui n’avaient pas vraiment lieux d’être, mais qu’il débitait par réflexe. Quelle honte pour lui cela pouvait être que de ne pas réussir à garder contenance. Pour être aussi gêné pour si peu, il fallait vraiment qu’il soit pitoyable pour les relations sociales. Peut-être était-ce pour cela que sa mère répétait dans un soupir faussement accablé que jamais son fils chéri ne trouverait femme à marier. Elle aimait le taquiner sur le sujet. Le jeune Nightfield avait peut-être apprit à séduire, à tenter, à manipuler, le pauvre était bien incapable de s’en sortir dans une relation quelconque et un tant soit peu sérieuse.

Jouant la carte de la mauvaise foi, il se contenta de reboutonner sa chemise – correctement cette fois – sans rien ajouter de plus. Il remarqua fugacement que son invité lui tournait à présent le dos, surement pour mieux calmer son fou rire, et honnêtement, c’était tant mieux. Il râla encore un peu pour la forme, lorsque la voix de Lelouch s’eleva à nouveau, plus calme, plus posé et surtout plus…. Moins…. Était-ce du malaise qu’il percevait dans cette question ? C’était comme si Lelouch venait de se rendre compte de l’endroit où il se tenait, subitement.
Gilbert n’en faisait pas grand cas. Il se fichait bien des gens présent dans sa chambre. Cette pièce, il ne la considérait pas spécialement comme un endroit personnel, ou comme un lieu à lui, lui appartenant. Il ne pouvait donc comprendre la soudaine timidité de son jeune ami. Aussi peu loquace que d’ordinaire, il se contenta d’hocher la tête en réponse à ce compliment tout simple sur élégance de l’endroit. Pourquoi faire plus ? Pourquoi se répandre en remerciements ? Ce lieux, ce manoir, ce domaine tout entier, tout ça était trop grand pour lui, trop luxueux. Il avait du mal à s’y sentir à sa place. Même s’il adorait ses parents plus que tout au monde, ici, ce n’était ce qu’il considérait comme son « chez lui ». Ce n’était pas son foyer.
Souvent, il se demandait si cette impression ne lui venait pas de son passé oublié. Ce passé perdu, ces quelques années de trou noir avant que Nathan, son père, ne le recueille.

- Si je n’avais pas voulu de toi içi, tu pense vraiment que je t’aurais laissé entrer sans rien dire ? Non, en fait, c’est plus que ça : Tu pense vraiment tu dois demander l’autorisation ? Je croyais que nous étions des « amis », non ? Depuis quand les amis doivent-ils suivre des protocoles ?

Point agressivité dans ses paroles. Comme d’accoutumée, il se contentait de dire ce qu’il pensait sans aucun ambages. Il se doutait que Lelouch tenait sa façon de parler de son rang. Il était un prince héritier, un fils de l’Empereur. Il ne pouvait se permettre de parler comme le premier vaurien venu. Pourtant, Gilbert se bornait à penser qu’une personne si jeune n’avait pas le droit d’avoir de si grandes responsabilités. C’était comme si Lelouch était privé d’enfance réelle. Ce qui sonnait pour lui comme la pire des punition que l’on puisse donner à un être humain.
Il repensa aux deux sœurs de Lelouch. Des princesses, bien évidemment. Pourtant, de ce qu’il en avait vu, elles semblaient bien plus libres et épanouies que leur frère.

Plus les secondes s’égrenaient et plus Gilbert réalisait pourquoi Lelouch se mettait en colère quand il s’adressait trop respectueusement à ce dernier. Il n’était qu’un enfant. Il avait besoin d’une personne le traitant comme tel. Il avait besoin d’être réprimandé, de recevoir des tapes affectueuses sur la tête et d’être considéré à sa juste valeur par quelqu’un. Et le fils Nightfield devait surement être le seul à pouvoir lui parler non pas comme s’il était un prince, non pas comme s’il était un noble, et encore moins comme s’il était un adulte, mais bien comme ce qu’il était : Un enfant que l’on avait obligé à grandir trop vite.

Après ce constat, il laissa le plus jeune parler, se contentant de tourner la tête en direction de la fenêtre. Il observait le jardin. De là, si on orientait le regard d’une certaine façon, on pouvait voir l’endroit où se déroulait la garden party. Tout le monde semblait s’amuser. Seule Mathilda, peau de nacre sous son grand chapeau d’un blanc immaculé, avait l’air de broyer du noir. La mère de Gilbert la couvait d’un regard désolé, ayant bien comprit que son fils n’était pas hors de cause à l’état de la jeune fille. Il la vit s’approcher d’elle avec douceur pour lui parler de tout et de rien. Bien sur, il ne pouvait entendre ce qui se disait, mais il connaissait sa mère, il savait qu’elle ne mettrait pas les pieds dans le plat. Elle n’avait pas envie de blesser les sentiments ou la fierté de quiconque.

Abandonnant ce spectacle, Gilbert s’arracha à la contemplation de cette scène pour se rapprocher de Lelouch. Non, il n’avait pas spécialement envie de retourner avec les invités. Il savait qu’un froid s’installerai à la seconde même où ils franchiraient le seuil du jardin. Mieux valait faire profil bas pour le moment et laisser les choses se tasser.

- Laisse tomber cette réception. Viens.

Pour la deuxième fois en un cours laps de temps, Gilbert attrapa la main de Lelouch pour l’entrainer ailleurs. Avec plus de douceur que la première fois cependant.
Il le fit traverser les longs couloirs de l’habitation, tous déserts pour l’occasion. L’ainé prenait soin de ne pas marcher trop vite, histoire d’éviter au plus jeune de devoir courir pour rester à sa hauteur. Il ne le lacha qu’au pied d’un petit escalier après s’être assuré qu’il le suivrait. Tendit qu’il montait les marches, Gilbert regardait droit devant lui.

- Tu sais – il laissa quelques secondes de silence s’installer avant de reprendre – Tu devrais arrêter de te forcer.

Pas la peine d’employer des mots trop soutenus avec moi. Pas la peine d’avoir l’air gêné à la moindre demande que tu me fais. Pas la peine de toujours jouer au petit prince. La noblesse est pourrie. Elle est veule et sale. Elle ne sert à rien. Pourquoi te borner à ressembler à tout ses aristocrates gras et adipeux ? Tu as le sang des rois en toi, celui des Justes, mais si tu continu dans cette voie, tu mourra pour rien. Tu aura gâché ta vie non pas au service du peuple, mais à celui de types obnubilés par le confort et la richesse. Cette existence n’est pas faite pour toi. Toi, tu es fais pour une vie libre, simple, sans contrainte. Tu es juste un pauvre petit oiseau dont on a coupé le bout des ailes.


Pourquoi ? Pourquoi était-il incapable de dire tout cela à voix haute ? Plus ils grimpaient et plus il savait qu’il n’arriverai jamais à dire tout ça. Ce qui était surement une grosse erreur.

Trois marches. Deux marches. Une marche. La porte s’ouvrit, libérant les tons rouge-orangés du soleil couchant, comme un flot de lumière. C’était trop tard.

Il mit le pied dehors, respirant à plein poumons. Il s’écarta pour laisser passer Lelouch, accordant un vague intérêt aux brides lointaines de conversations et aux rires cristallins que l’on entendait du jardin. Gilbert s’approcha d’un des bords du toit, celui juste en face de l’astre en train de laisser la place à la lune. Sans se retourner, il fit signe à Lelouch de le rejoindre à ses cotés. Il espérait que jamais il n’oublierait ce spectacle.

- Arrête de te forcer à être ce que tu n’es pas.

Sa voix douce avait été presque inaudible.

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